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Commerce extérieur : les champions se cachent pour réusssir...

Le déficit commercial de la France a pulvérisé son record en novembre. Près de 5 milliards d’euros, 30% de plus que le mois dernier. La faute au pétrole, explique le gouvernement. Car la hausse du baril renchérit nos importations. Il y a aussi le niveau de l’euro, qui pénalise nos produits sur les marchés mondiaux. Est-ce qu’on peut se contenter de ces explications ?
Article rédigé par franceinfo
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Avant de vous répondre : savez-vous ce que sont les champions cachés ? Ce sont des entreprises qui sont numéro deux ou trois mondial sur leurs marchés mais dont personne ne parle. De grosses PME, de quelques centaines ou quelques milliers de salariés, réparties sur tout le territoire. Elles innovent sans cesse, déposent plus de brevets que les grands groupes. On peut trouver un leader mondial, qui exporte jusqu’au neuf dixième de sa production, même dans un petit village. Il se concentre sur une niche, par exemple les ressorts à soupape ou les ventilateurs miniatures pour l’industrie. Mais là je vous parle… de l’Allemagne : elle compte à peu près 1 200 de ces champions cachés de l’exportation, quand la France n’en possède qu’une centaine. Et c’est la réponse à votre question. Avec le même pétrole, avec le même euro, la France file vers les 40 milliards de déficit pour 2007 alors que l’Allemagne va avoir un solde positif de près de 200 milliards. Nous avons donc bien un problème de tissu industriel pour conquérir les marchés étrangers. Même avec des prix élevés, les Allemands ont pu profiter du formidable bond en avant de la demande chinoise ou du développement de l’Europe de l’Est en vendant leurs machines outils. Résultat : quand la France creuse son gouffre, l’Allemagne remplit ses coffres.

Est-ce que les choses peuvent changer ? Est-ce que c’est important pour notre économie ?

Oui, parce que c’est un des moteurs de la croissance. Et au moment où l’autre moteur, la consommation donne des signes de faiblesse, si on ne s’attaque pas à ce problème, on appauvrit l’économie française. Il y a un modèle de redressement du commerce extérieur : l’Italie. Grâce à une force de frappe de milliers d’entreprises moyennes qui s’organisent, qui participent à toutes les foires, dans tous les pays. Il ne faut pas se faire d’illusion : renforcer la taille des nos PME pour qu’elles soient plus fortes à l’export, accroître leur capacité de recherche et d’innovation : voilà un travail de longue haleine. Mais il est au moins aussi efficace que les annonces spectaculaires de chefs d’Etat français transformés en VRP lorsqu’ils voyagent à l’étranger, additionnant les milliards d’euros pour quelques grands groupes. C’est bien, mais ça reste l’arbre qui cache la forêt.

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