Budget 2014, le lourd poids de la charge de la dette
En présentant son texte en Conseil des ministres, le gouvernement a eu beau jeu de vanter les économies qui seront réalisées l'année prochaine. Certes, elles représentent un effort sans précédent, mais il reste le poids de notre endettement qui, lui, ne fait que gonfler, année après année, au point de représenter une véritable épée de Damoclès au dessus de nos têtes.
Ce qui inquiète de plus en plus les économistes, c'est la charge de la dette.
C'est à dire ce que l'Etat emprunte sur les marchés financiers pour rembourser les intérêts de la dette.
Pour faire simple : c'est la dette que nous contractons pour rembourser le coût de notre propre dette. C'est la poule qui a pondu l'œuf qui a fait la poule qui a pondu l'œuf... avec, en sus, le caractère exponentiel du phénomène comptable.
Concrètement, qu'est-ce que cela représente ?*
Pour honorer les échéances de sa dette et financer son déficit, Paris prévoit d'emprunter l'année prochaine 174 milliards d'euros (entre 3 et 4 milliards de plus que prévu il y a un an). 47 milliards iront directement au remboursement des intérêts.
La charge de la dette, c'est aujourd'hui le deuxième poste budgétaire de l'Etat, pratiquement à égalité avec l'Education nationale.
Vient ensuite la question des taux d'intérêts auxquels nous empruntons sur le court et long termes. Pour l'instant, les taux sont historiquement bas. Mais que se passera-t-il s'ils remontent, ce à quoi s'attendent tous les observateurs ? En 2014, notre dette publique dépassera 95% de la richesse nationale pour atteindre 1950 milliards d'euros. Rapide calcul : une hausse du taux d'emprunt à long terme de 1% représenterait près de 20 milliards d'euros supplémentaires qui alourdiraient la facture. Même en faisant des économies, on a déjà tapé le mur.
Cela dit, la hausse des dépenses publiques, ce n'est pas nouveau
Pour ne pas mouiller quelque gouvernement que ce soit, faisons un peu d'histoire. La dette de la France a plus que quadruplé au XXème siècle. De 11% du PIB fin 19ème, nous sommes aujourd'hui à 57%. On doit plus d'argent que l'on en gagne.
Tout cela s'est lissé dans le temps, bien sûr. Les 2 guerres mondiales ont grevé nos déficits... cela s'est calmé jusqu'en 1960 avant de reprendre jusqu'en 1985.
Les déficits des pays de l'OCDE ont diminué légèrement sauf en France qui a développé certaines missions. Sans compter avec les déficits chroniques de la sécurité sociale, les retraites... et plus tard la décentralisation. Autant de dossiers qui attendent toujours de VRAIES réformes car au bout du bout, l'argent dégagé servirait à investir, innover, renforcer notre outil industriel, jouer la carte du progrès technique... de créer de vrais emplois et de constater une vraie baisse du chômage qui ne soit pas en quasi-trompe l'œil.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.