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Budget 2013, elle est loin la "cagnotte"

On connaîtra vendredi les détails du budget 2013. L'Elysée et Matignon vont mettre à profit les quatre prochains jours pour peaufiner le volet économies et recettes supplémentaires. Il est bien loin le temps où l'on parlait de la ''cagnotte'' dégagée par les finances publiques.
Article rédigé par franceinfo
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Souvenez-vous. C'était en 1986, 1993 et 1999. 1986, Edouard BALLADUR, alors ministre des Finances, privatise à tour de bras (Société Générale, Paribas, TF1, Saint-Gobain).  1993 : le même Edouard BALLADUR devenu Premier ministre continue de vendre. Ce seront notamment Elf et Rhône Poulenc. Alain Juppé suivra avec USINOR et PECHINEY, Jean-Pierre RAFFARIN règlera le sort du Crédit Lyonnais et de Thomson. Au total, pas moins de 80 milliards d'euros rentreront ainsi dans les caisses de l'Etat. Le débat autour de la fameuse cagnotte connaît son apogée en 1999. Jacques Chirac est Président de la République, Lionel Jospin Premier ministre. Depuis plusieurs mois, l'économie française dégage une croissance de 3%. Les rentrées fiscales dépassent les prévisions d'une quinzaine de milliards. En réalité, le terme cagnotte est inapproprié puisque, déjà, l'Etat vit au-dessus de ses moyens, de quoi tuer dans l'œuf les économies possibles. On dépense dans la perspective de ressources meilleures. A chaque fois qu'un gouvernement bénéficiait d'une conjoncture favorable se posait la question de savoir comment utiliser les marges de manœuvres dégagées.

Autrement dit, les choix stratégiques n'étaient pas les bons

Il est toujours facile de refaire l'histoire mais pourquoi, à l'époque, n'a-t-on pas investi dans les infrastructures et l'éducation. Une telle perspective n'était pas monnaie courante dans les allées du pouvoir. L'Etat était plus cigale dépensière que fournie précautionneuse. Si aujourd'hui on peut tirer les leçons du passé, le contexte a changé. Plus de cagnotte, plus de perspective d'une croissance sereine, au moins à court terme. Mettre de côté lorsque l'économie est en haut d'un cycle vertueux pour pouvoir, le cas échéant, dépenser lorsque la courbe touche le bas. Tel serait la logique. La France aurait pu, aurait du. En vain. Les regrets sont inutiles.

A-t-on des exemples ailleurs en Europe ?

Il y a la Suède. Grâce aux efforts budgétaire réalisés dans les années 90, le pays peut aujourd'hui relancer son économie en baisant les impôts des retraités et sur les sociétés. Et puis l'Allemagne où le débat sur la cagnotte est bel et bien lancé. Les rentrées fiscales y ont augmenté de 13% en août et sur un an, ce sont près de 42 milliards d'euros qui ont été engrangé. Le débat sur l'utilisation de ces précieux deniers sera intéressant à suivre et, certainement, à méditer !

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