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Bankia fait vaciller l'Espagne

La crise en Espagne risque-t-elle de contaminer toute la zone euro ? C'est une banque espagnole Bankia qui pourrait mettre le feu aux poudres. Hier, elle a fait plonger la bourse de Madrid à son plus bas niveau depuis 9 ans. Car elle réclame un sauvetage sans précédent qui pourrait bien mettre l'état espagnol à terre.
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Franceinfo (Franceinfo)

Ce qui se joue à Madrid, c'est bien plus que le sauvetage d'une banque au bord de la faillite.
Bankia, 4ème banque du pays, besoin de plus de 23 milliards d'euros d'aide de l'Etat. Un record, du jamais vu depuis le début de la crise en Espagne.
Bankia croule en fait sous les prêts immobiliers toxiques, qui ne valent plus rien, depuis l'éclatement de la bulle immobilière en
Espagne, en 2008.
Le problème, c'est que ce cas n'est pas isolé : d'autres banques espagnoles sont aussi en difficulté.
La facture s'annonce donc salée pour l'Etat espagnol. Il pourrait avoir à débourser  60 milliards d'euros au total pour soutenir son système bancaire. Il s'agit d'une estimation. Mais cela pourrait bien être la charge de trop, pour un pays en pleine cure d'austérité qui tente d'assainir ses finances publiques.

Cela peut-il faire chuter l'Espagne ?

Le véritable danger serait que l'Espagne ait du mal à trouver l'argent nécessaire au sauvetage de ses banques.
Pour soutenir Bankia, Madrid va devoir s'endetter.
C'est bien ce qui inquiète les marchés :  hier les taux d'intérêt de la dette espagnole ont augmenté à 6,5%.  
Dans ces conditions, le chef du gouvernement, Mariano Rajoy, ne s'en est pas caché : "Cela devient difficile de se financer", a-t-il admis hier.
L'Espagne, 5ème économie de la zone euro, devra-t-elle demander une aide à l'Europe ? Madrid a écarté cette idée hier. Mais il s'agissait surtout de rassurer. Car les difficultés sont là.

Cela va-t-il  aggraver la crise la zone euro ?

Le risque d'une contagion existe bel et bien.
Il y avait déjà les difficultés de la Grèce, à cela s'ajoutent maintenant les incertitudes espagnoles. L'Italie en a fait les frais hier : les taux italiens sont eux aussi remontés sur les marchés.
On le voit c'est donc toute l'Europe du Sud qui est fragilisée.
Et le chef du gouvernement espagnol l'a bien senti : il demande aux européens d'envoyer un message clair, d'affirmer qu'il "n'y aura pas de retour en arrière pour la zone euro".
Avant de même de trouver un terrain d'entente sur la croissance, voulue par François Hollande,  le couple franco-allemand va donc sans doute devoir se serrer les coudes en urgence, pour afficher un soutien sans faille à la zone euro.

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