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Auto et micro-entrepreneurs, bientôt le même combat

Gros plan sur les petites entreprises auxquelles s'intéresse depuis longtemps un jeune député socialiste de Côte d'Or. Il s'appelle Laurent Grandguillaume et s'apprête à rendre un rapport sur le régime des micro-entreprises.
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
Franceinfo (Franceinfo)

Ce que propose Laurent Grandguillaume, c'est de faire bénéficier les micro-entreprises des mêmes avantages que les auto-entrepreneurs. Il a remis ses premières conclusions à la Ministre des PME Fleur Pellerin hier et  son rapport définitif devrait être rendu à la mi-décembre pour déboucher normalement sur un projet de loi en 2014.
Son idée : unifier les différents statuts qui coexistent pour définir l'entreprise individuelle. Aujourd'hui, les micro-entrepreneurs bénéficient d'une exonération de TVA et d'un calcul forfaitaire des charges... ils cotisent au régime social des indépendants, le RSI, même si leur chiffre d'affaires est nul. Les auto-entrepreneurs n'ont pas les mêmes contraintes. Donc volonté de simplification et de clarification pour éviter notamment les distorsions entre artisans et patrons d'entreprises individuelles.

Des initiatives qui sont, selon vous, de nature à préparer la reprise

Oui, et on peut dire tant mieux car les sociétés sont à la peine. Frappées de plein fouet par la crise, elles n'en demeurent pas moins le principal poumon, le cœur, de notre économie. On ne le rappellera jamais assez : ce sont les petites entreprises qui créent l'emploi en France. Entre 80 et 90%.
Seulement voilà, les chiffres de la croissance au troisième trimestre que l'INSEE a publié hier nous ont montré l'ampleur du problème. Qu'est-ce qui a pesé sur le PIB entre juillet et septembre ? La baisse des exportations et des investissements. Ces derniers ont reculé pour le septième trimestre consécutif. Ca ne peut pas continuer comme cela.
Face à la conjoncture difficile, les PME voient leurs clients, non pas annuler, mais différer les commandes. Face à cela, le patron ne peut se permettre de prendre le risque d'investir, encore moins d'embaucher. Il préfère consacrer le peu d'argent disponible à reconstituer ses marges pour pouvoir réellement réamorcer la machine à un meilleur moment.

Il y a aussi la question des salaires et de l'évolution des prix

Le salaire de base des ouvriers et des employés a augmenté au deuxième trimestre (+0.2%. C'est toujours cela... sur un an, cela fait 1,6%), mais trop peu pour soutenir la consommation. D'où la faible progression des prix. En octobre, ils ont reculé de 0.1%... l'inflation est à son niveau le plus bas depuis novembre 2009. Au point que les économistes s'inquiètent maintenant des risques de déflation : une baisse conjuguée des salaires et des prix. La spirale infernale tant redoutée.
Voilà où nous en sommes aujourd'hui. Broyer du noir ne sert à rien mais nos dirigeants en font-il assez pour extraire le pays de cette crise lancinante ? Oui, a semblé dire Jean-Marc AYRAULT sur France Info ce matin. Le Premier ministre entend garder le cap de la politique menée. A-t-il pour autant convaincu ? Rien n'est moins sûr. Difficile pour un gouvernement qui, de toute évidence, a de moins en moins de marges de manœuvre, sauf sur le volet des dépenses, donc des économies publiques.

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