Arcelor Mittal : l'avenir de l'acier européen en question
Indicateur précis : après déjà plusieurs années de mortes eaux, la demande – et donc la production – d'acier en Europe a baissé de 5% en 2012 et aucun signe de reprise ne se manifeste à court terme. Industrie en berne sur le Vieux continent et machine qui redémarre du côté des pays émergents. Schéma traditionnel : les producteurs d'aciers sont partis s'installer là où sont les marchés de demain : Brésil, Russie, Inde et Chine (les BRICS, cela vous dit peut-être quelque chose). Ajoutez à cela le sous investissement chronique dont sont victimes les installations depuis plus d'une décennie, et le cocktail est parfait. Les seuls débouchés internationaux de la sidérurgie européenne en général, et d'ARCELOR-MITTAL en particulier, passent désormais par les sites qui offrent une ouverture sur le monde : c'est le cas notamment de Dunkerque et Fos sur Mer où le minerai arrive par les ports pour être transformé avant de repartir vers d'autres horizons. Dunkerque et Fos sont restés rentables sur l'amont du cycle (le chaud) mais plus Florange.
Et que dire du projet ULCOS, Un prototype de captage et de stockage de CO2 pour réduire la pollution émise par l'industrie de l'acier ?
Là encore, c'est le flou total en termes de perspectives. ULCOS ne concerne qu'un haut fourneau de Florange et non les deux il doit encore obtenir l'aval de Bruxelles et, s'il s'avère concluant, ce projet alternatif pour Florange ne permettra pas aux techniques éprouvées d'être utilisées avant, au meilleur des cas, une quinzaine d'années. Il apparaît évident que le projet de Florange n'est pas viable, et ARCELOR MITTAL qui a perdu 2/3 de sa valeur en bourse n'a pas l'intention d'accentuer la casse.
Est-ce que le gouvernement a tiré toutes les leçons de cette histoire ?
Il y a quelques temps, un ancien grand patron de la métallurgie confiait qu'avec PSA PEUGOET COTROEN, l'actualité de FLORANGE constituerait l'autre gros dossier explosif pour le Président François Hollande. Les faits lui donnent aujourd'hui raison. Ils sont même amplifiés par les postures politiques affichées depuis ces dernières semaines, et ces derniers jours, au sein du gouvernement, au point que le ''site'' France devient risqué. Désarmés face la situation dans l'hexagone et par les récentes sorties d'Arnaud Montebourg, certains partenaires de grands groupes industriels français s'interrogent sur la poursuite de leur collaboration si les invectives devaient se poursuivre (je vous parle là de secteurs stratégiques pour la France). L'autre enseignement, c'est mue de l'Etat sur la politique économique. Le social libéralisme de l'Elysée semble avoir pris le pas sur l'économie administrée du désormais pompeux ''Redressement productif''. N'en déplaise à Arnaud Montebourg.
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