Après les taxis et les hôtels, l'ubérisation des campings ?
Cette semaine ont été publiés les chiffres de fréquentation des campings en France en 2015. Ils sont bons. Les 8.200 campings français ont enregistré une affluence record après une année 2014 en demi-teinte. Avec 113 millions de nuitées, en hausse de 3,5% sur un an, le camping prouve son succès populaire. Et tout succès de ce type suscite la convoitise. De plus, les professionnels sont inquiets de leurs difficultés à investir. Ils pointent du doigt la pression fiscale et réglementaire dont la hausse de la TVA de 5 à 10%.
Sait-on, au moins, combien les campings investissent chaque année pour se moderniser ?
Selon les chiffres de la Fédération nationale de l’hôtellerie de plein air : depuis 2000, les investissements dans les campings ont approché les 7 milliards d’euros, mais ont affiché une baisse de 10 à 15% entre 2012 et 2015. C’est un fort repli sur 4 ans. Et les perspectives ne sont guère meilleures : le panier moyen de dépenses est en berne, la durée des séjours ne fait que raccourcir et depuis 2000, un millier de campings a fermé. D’où les craintes de la profession de se faire ubériser.
Ces craintes sont-elles fondées ?
Il existe déjà une concurrence d’opérateurs particuliers qui s’affranchissent de toutes contraintes administratives, à leurs risques et périls. La Fédération de l’hôtellerie de plein air dénonce les pratiques déloyales de certaines centrales de réservation en ligne.
Même s’il est plus difficile d’ubériser le camping que la réservation de chambres d’hôtels, la location d’un jardin ou d’une parcelle de champ pour qu’un touriste y plante sa tente n’est pas impossible. Mais cela pourrait rester marginal. Difficile, en effet, de se faire une marge sur le prix moyen d’une nuit à 15 euros (prix d’un camping traditionnel). Quel intérêt pour le particulier ?
Mais si cette concurrence s’organise, elle représentera une force commerciale difficile à affronter par les campings traditionnels. On entend la même chose de la part des taxis aujourd'hui, pourtant l'ubérisation de la profession est en train de s'organiser de manière concrète.
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