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Allemagne : conversion réussie au SMIC

Il y a un an l’Allemagne mettait en place le salaire minimum à 8€50 de l’heure. Un des derniers pays européens à ne pas avoir cet instrument de salaire finissait donc par rejoindre les autres pays d’Europe au grand dam de ses entreprises qui voyaient déjà le chômage remonter. Bilan, un an après.
Article rédigé par Lise Jolly
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Illustration prétexte © Fotolia)

Le débat sur ce Mindestlohn semble désormais clos et il y a même des politiques pour demander déjà son augmentation un an après sa mise en œuvre. Pourtant, cette affaire gratte encore un peu puisqu’en en ce moment on discute sur le bien- fondé d’accorder tout de suite ce SMIC allemand  aux réfugiés qui travaillent ou bien s’il faut attendre 18 mois à deux ans. Généreuse l’Allemagne oui,  mais quand il s’agit d’argent, faut pas pousser. Et  cette loi sur le salaire minimum, imposée par  socio- démocrates à la CDU d’Angela Merkel,  concerne  plus de trois millions de personnes qui n’avaient pas d’accord de branche, donc de salaire plancher. Mais cette loi, qui donne aux Allemands, aujourd’hui encore, l’impression que l’Etat s’immisce à tort dans le porte-monnaie de leurs entreprises, est encore un peu restreinte.

Encore des exceptions

Les jeunes en dessous de 18 ans ou en cours de formation  comme les stagiaires et les apprentis, ainsi que les chômeurs de longue durée en sont exclus, tout comme les livreurs de journaux par exemple. Les mini jobs à 450€ par mois ne sont pas concernés non plus mais leur tarif frôle maintenant le tarif du salaire minimum sans offrir la même couverture sociale. Du coup, ces mini-jobs sont devenus moins intéressants. Il  y en avait  7 millions. Leur nombre est en recul. Au minimum, 500 mille ont été transformés. Donc, moins de précarité. Fini les salaires à 5 ou 6€ de l’heure voire moins qui faisaient le bonheur du commerce de détail. Enfin certains secteurs ont obtenus des dérogations jusqu’en 2017 à condition de négocier des accords progressifs. La révolution n’est pas encore tout à fait complète mais quand même très, très avancée. 

Les catastrophes annoncées n’ont pas eu lieu

Certains instituts prévoyaient la destruction de 900.0000 emplois, ça ne s’est pas produit du tout, bien au contraire. Même le commerce de détail a créé de l’emploi et le chômage à 6,3 % n’a jamais été aussi bas depuis la réunification. L’excédent commercial allemand, lui, n’a jamais été aussi élevé : + 8, 1 %. Il pourrait même subir les foudres de Bruxelles parce le pays gagne trop. Les prix ne se sont pas envolés non plus comme on l’avait prédit, sauf un peu chez les coiffeurs ou les marchands de journaux. Le consommateur consomme, du fait d’une hausse des salaires de 2, 5 % cette année. Bref, l’économie va bien donc le passage s’est fait en douceur, l’Allemagne a réussi sa conversion. Avec quand même encore quelques petites astuces dans certains secteurs comme les abattoirs qui font encore une rude concurrence aux français. Car en plus d’une mise en place progressive du SMIC jusqu’en 2017, les abattoirs allemands ont toujours recours au 3/4 à des travailleurs détachés. Et là, le salaire minimum, on s’en fiche un peu.

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