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Air France, une Assemblée générale des actionnaires très attendue

Air France-KLM réunit aujourd’hui ses actionnaires en Assemblée générale. Réunion sur fond de tension entre la compagnie française et son partenaire néerlandais.
Article rédigé par Lise Jolly
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
  (Logo Air France © Maxppp)

Plusieurs enjeux à cette assemblée générale des actionnaires.

Le premier, c’est le renouvellement du mandat du pdg Alexandre de Juniac. Renouvellement qui ne devrait pas poser de problème puisque le conseil d’administration lui a renouvelé sa confiance début mars.

Mais Alexandre de Juniac va devoir arrondir les angles d’un caractère bien trempé et aux méthodes contestées à l’interne.

Les coups de boutoir contre le droit de grève et les acquis sociaux en France de ce patron nommé par Nicolas Sarkozy – et peu en odeur de sainteté à l’Elysée – ont été diversement appréciés : des syndicats de pilotes, et du partenaire néerlandais KLM qui voit tous ces remous d’un mauvais œil.

 

Autre enjeu : le renforcement de l’Etat français au capital de la compagnie

 

Déjà actionnaire d’Air France à hauteur d’un peu plus de 15%, l’Etat a récemment racheté 1,7% supplémentaires pour porter sa participation à 17,6.

L’opération qui lui coûtera au final jusqu’à 46 millions d’euros lui permettra de soutenir en AG l’adoption de droits de vote doubles.

 

Droits de vote double... de quoi s’agit-il exactement ?

 

C’est un nouveau dispositif prévu par la Loi Florange adoptée l’année dernière pour renforcer l’actionnariat de long terme dans les entreprises et le pérenniser.

Cette loi donne aux actionnaires détenant leurs titres depuis au moins deux ans un droit de vote double… autrement dit un pouvoir plus lourd dans les décisions stratégiques.

 

Cela soulève plusieurs questions, sur le fond et la forme

 

Sur le fond, c’est une décision qui est mal vue par les partenaires étrangers. Chez Renault, cela a provoqué une levée de bouclier chez le japonais Nissan.

Sur la forme : le ministère des Finances fait exactement ce qu’il dénonce chez les fonds de pension : il achète du capital pour avoir plus de pouvoir, et une fois qu’il a ce pouvoir, il revend ni une ni deux la part qui lui a permis de s’imposer.

Cela sera le cas chez Renault mais pas chez Air France où l’Etat s’est engagé à ne pas faire le tour de passe-passe.

Une loi Florange à géométrie variable, qui permet à l’Etat de garder un regard sur les affaires au moment où le contexte est plutôt à la revente des participations publiques.

C’est aussi un moyen de montrer les dents face à des prédateurs mondiaux sevrés au lait de la libre concurrence.

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