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Air France : Etat, bon ou mauvais actionnaire ?

Le principal syndicat de pilotes d’Air France, le SNPL, a décidé de lever la grève qui touchait la compagnie depuis 14 jours Le trafic va reprendre progressivement mais le feu continue de couver sous la cendre
Article rédigé par Lise Jolly
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (© Maxppp)

Le SNPL lève la grève alors qu’aucun accord n’a été trouvé avec la direction sur la principale revendication : à savoir l’établissement d’un contrat unique pour les pilotes travaillant sur les vols Air France et ceux de la filiale low cost Transavia France. Ce conflit a fatigué tout autant les clients que les personnels au sol et navigants techniques. Le mouvement catégoriel de pilotes aux salaires et conditions de travail plus que confortables devenait insupportable. La grève est levée pour faire bonne figure et la suite du feuilleton syndical va se jouer en coulisses.

 

La direction entend maintenir son projet de développement de sa filiale low cost

 

La direction a raison car c'est sa planche de salut. Les pilotes le savent bien. Il revient désormais au patron de la compagnie de ramener la paix sociale en faisant de nouvelles concessions. On parle d'une possible dénonciation des accords signés en 2007 concernant Transavia pour repartir sur de nouvelles bases. Serait également à l'étude la création d'une nouvelle filiale avec de nouveaux statuts en lieu et place de Transavia. Faire tabula rasa en quelque sorte.

 

Le Premier ministre Manuel Valls s’est félicité de la " fermeté du gouvernement’ ’ qui a permis de mettre fin au conflit. L’Etat a-t-il joué son rôle dans ce dossier ?

 

Il s’est surtout montré piètre actionnaire. L’État ne possède qu’un peu moins de 16% du capital d’Air France, ce qui en fait un actionnaire largement minoritaire. Etait-ce au secrétaire d’État aux Transports, Alain Vidalies, d’annoncer médiatiquement, la semaine dernière, l’abandon du projet d’entreprise avant même la Direction d'une société privée à 85% ? Non, bien sûr.

Le gouvernement a été  malhabile en privilégiant la dimension politique du dossier. Un actionnaire soutient le développement de l’entreprise dans laquelle il a des participations, il ne lui tire pas une balle dans le pied. Il aura fallu attendre quelques jours et une ferme prise de position du Premier ministre Manuel Valls pour inverser la machine.

Air France sort meurtrie de ce conflit à plus d’un titre. L’image : catastrophique sur la scène internationale. Les énormes pertes : près de 300 millions d'euros, le prix de deux ou trois Boeing 737 ou Airbus A320.     

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