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AAA : l'Europe montrée du doigt

La France a perdu son AAA à la veille du week-end. On a beaucoup parlé – à juste titre – de la dimension française de la dégradation, mais très peu de la dimension européenne.
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Franceinfo (Franceinfo)

La France sacrifiée sur l’autel de la mauvaise gestion européenne de la crise… c'est la principale conclusion que l'on tire à la lecture du communiqué de Standard and Poor’s et elle a été très peu mise en avant au cours des trois derniers jours... tous les commentaires, notamment politiques, se sont focalisés sur l'impact de la dégradation pour la France mais très peu sur l'aspect européen... avec la France, ce sont au total 9 pays européens qui sont dégradés. Certes, Paris perd de sa superbe - c'est indéniable - mais le message est plus large et très clair : il y a un problème dans la zone euro !


Que dit l’agence précisément ? *

Dans son communiqué, S&P met en avant un échec : celui du sommet européen du 9 décembre dernier. En substance : l’accord européen n’a pas fait une percée de taille pour aborder entièrement les problèmes financiers de la zone euro. L’agence n’a pas vu émerger de ce rendez-vous les réponses appropriées à la crise… le déclassement confirmé à la veille du week-end est un message adressé aux décideurs du Vieux continent. Maintenant, la France se retrouve face à ses responsabilités et un premier test aura lieu aujourd'hui... il viendra de l'Agence France Trésor qui gère la dette française. L'agence prévoit de lever pour 7 à 8 milliards de bonds du Trésor à court terme... l'occasion de tester les investisseurs avant un rendez-vous plus important jeudi... France Trésor lèvera cette fois quelque 8 milliards d'euros d'obligations à 4 ans... du long terme généralement plus sensible. Ce sera un premier enseignement sur les taux d'intérêts.

Renforcer la lutte contre les déficits et poursuivre les réformes en Europe… la France va devoir mettre les bouchées doubles.

Et paradoxalement le timing n’est pas si mauvais car il vient justifier la nécessaire accélération du rythme. Si elle parvient à éviter un nouveau plan de rigueur, la France ne peut plus faire l'économie de réformes de fond. L’emploi et le financement de la protection sociale sont en tête du catalogue... le sommet pour l’emploi de mercredi devrait apporter les premières réponses... gouvernement et partenaires sociaux autour d'une même table... plus que jamais, chacun sera face à ses responsabilité.

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