6 juin 44 - 6 juin 2014 : du Plan Marshall au Tafta
Il s’agit du "Forum pour la Liberté et la Solidarité" organisé par l’AmCham – la Chambre de Commerce américaine à Paris – que préside Clara Gaymard, la patronne de General Electric France. C’est une première. Il n’y a jamais eu de grande conférence économique sur le thème de la liberté. Il faut dire que liberté et conditions de développement économique ne vont pas forcément de soi.
Cette problématique est particulièrement d’actualité
Il y a les négociations en cours sur le renforcement des accords de libre-échange entre l’Europe et les Etats-Unis, le Tafta, qui soulève de vifs débats chez nous. Autre exemple des relations complexes sur le plan économique : la guerre qu’entend livrer la justice américaine contre la banque française BNP-Paribas. Sous prétexte de transactions libellées en dollars et réalisées avec des pays frappés d’embargo par Washington comme l’Iran et le Soudan, les tribunaux américains voient là une belle occasion de tacler un grand concurrent international des banques américaines.
L’axe transatlantique ne se résume pas à de simples échanges commerciaux
Le débarquement de juin 44 a permis au transatlantisme de prendre son essor, ce qui s’est concrétisé trois ans plus tard avec le Plan Marshall, encore appelé ‘Programme de rétablissement européen’. Il s’agissait de reconstruire l’Europe de l’après-guerre et l’effort américain fut à la hauteur de l’ambition. Le Plan Marshall, mis en place par le Président Harry Truman, ce furent 25% du PIB américain (25% de la richesse produite par les Etats-Unis) déversés sur l’Europe. 13 milliards de dollars de l’époque. Une somme énorme quand on sait qu'un dollar en 1940 équivaut à 15 dollars en 2014.
Sans Plan Marshall aurait-on connu les "Trente Glorieuses", cette période d'embellie économique entre 1945 et 1973 ? Aujourd’hui, les transactions commerciales entre la France et les USA s’élèvent à environ un milliard et demi de dollars par jour, dans les deux sens. Enfin, des secteurs entiers se sont construits et développé grâce à cette coopération au fil des années, dont l’aéronautique qui a connu un essor rapide.
Les avis sont partagés sur cette question
Il faut garder à l’esprit que depuis 1944, malgré les aléas de la vie et ce dossier BNP-Paribas qui est vraiment en train de polluer nos rapports diplomatiques, la relation transatlantique s’est approfondie et fut l’un des ciments de la croissance mondiale et va le rester. La croissance est aujourd’hui en Asie, ce qui n’empêche pas européens et américains de continuer à discuter de leur avenir commun.
Cette dimension économique sert aussi les idéaux de liberté, de solidarité et de démocratie. Nous avons tendance à oublier cette équation.
Sur la forme, le Forum va être l’occasion pour des centaines de jeunes venus de toute l’Europe et des Etats-Unis d’échanger avec les acteurs de cette économie « multipolaire » (grands patrons, décideurs politiques et intellectuels). C’est donc à partir de ce soir et pour deux jours au Mémorial de Caen dirigé par Stephane Grimaldi, autre initiateur de ce projet.
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