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Tout euro, tout éco. Paris, "the place to be" pour la finance

Paris a donc remporté une des dépouilles du Londres d’après-Brexit : le siège de l’Autorité bancaire européenne, l’ABE.

Article rédigé par franceinfo, Lise Jolly
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
L'Autoritaire Bancaire Européenne, Canary Warf, Londres, et son chef Adam Farkas, le 23 mars 2017 (ALICE DORE / AFP)

Paris est donc couronnée

L’installation de l’Autorité bancaire européenne, l’ABE, dans la capitale, ce sera pour janvier 2019, dans un tout petit peu plus d’un an. Exit Francfort et Dublin, c’est donc une reconnaissance pour la capitale française qui jubile. Et Paris devrait devenir encore davantage LA place financière européenne.

L’agence de l'ABE quittera le quartier d’affaire londonien de Canary Warf pour installer ses 190 salariés dans la capitale française. Deux lieux sont envisagés, soit entre la Bourse et l’Étoile, dans l’ancien siège du Crédit Lyonnais, près de l’Autorité des marchés financiers, de la Banque de France, et du siège de la BNP, soit à la Défense, près d’Euronext, l’opérateur boursier de Paris, Bruxelles, Amsterdam et Lisbonne, et près du siège de la Société Générale.

Les salariés de l’ABE retrouveraient alors un décor proche de celui de la City. En revanche, l’agence du médicament échappe à Lille, son handicap : ne pas être une capitale. Amsterdam est donc sortie du chapeau. Dommage pour la région lilloise car ce sont 900 emplois qui échappent à une région déjà gangrenée par le chômage.

Une reconnaissance pour la capitale française

C’est plus qu’un symbole, c’est une reconnaissance de l’importance et de l’attractivité de Paris. D’ailleurs, dans le palmarès européen d’après Brexit, sans la britannique HSBC, c’est donc BNP Paribas qui est numéro 1, juste devant le Crédit Agricole, et la Deutsche Bank.

Paris reprend aussi le flambeau de la City comme première place financière de l’Union. Et dans le palmarès des banques systémiques, dont le défaut ferait plonger l’économie mondiale, 4 des 9 établissements sont français. Le secteur bancaire emploie déjà dans la capitale quelque 150 000 personnes. Paris espère en attirer d’autres. L’impôt sur la fortune désormais supprimé, n’effrayera plus les traders aux bonus juteux. L’ABE va voir son activité diminuée car elle n’aura plus à effectuer de "crash test" sur les banques britanniques pour éprouver leur solidité, mais il lui reste quand même les banques européennes et la gestion des rapports avec les banques hors UE. Sa présence à Paris devrait agir comme un aimant.          

Des agences européennes convoitées

Ces agences sont nombreuses, une quinzaine comme Frontex, Tracfin, ou Europol, pour les plus connues. Leurs missions sont diverses mais souvent elles préparent ou aident à l’exécution des politiques communautaires. Leur apparition date du milieu des années 70, quand la politique européenne s’est complexifiée et a nécessité des techniciens qualifiés.

Ces agences emploient quelque 6 000 personnes, experts, scientifiques, analystes, aux revenus de haut niveau pour un budget d’un peu plus d’un milliard par an. Et elles attirent autour d’elles emplois et entreprises. Par conséquent, chaque pays veut son agence, avec comme conséquence un saupoudrage aux quatre coins de l’Union parfois surprenant.

Par exemple, Frontex (l'agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures des États membres de l'Union européenne) est à Varsovie, mais les migrants sont sur les côtes italiennes ou grecques. Pas toujours facile pour agir au plus près du terrain. Et les grands laboratoires sont allemands. Strasbourg a un campus universitaire dédié à la santé, mais l’agence du médicament sera à Amsterdam. Entre l’intérêt national, et la logique et l’efficacité, il y a un gouffre.              

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