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Tout euro, tout éco. Francfort et Paris pour succéder à la City ?

Depuis que Theresa May a choisi le Brexit dur et la sortie du marché unique, la City est donc assurée de perdre son passeport européen et la bataille pour se partager sa dépouille a déjà commencé. Certains emplois du secteur bancaire migrent déjà vers le continent.

Article rédigé par franceinfo, Lise Jolly
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Building Walkie-talkie , City de Londres  (BEN STANSALL / AFP)

HSBC délocalise 1 000 emplois vers Paris

Une délocalisation d’autant plus sereine que l’on n’est plus à l’époque où François Hollande considérait la finance comme son ennemie. Goldmann Sachs, elle, délocalise aussi 1 000 emplois, mais vers Francfort. Les décisions ont été préparées de longue date. Elles ont été annoncées dès que l’on a su que Londres voulait sortir du marché unique européen et que la City allait par voie de conséquences, perdre son passeport financier européen qui avait attiré outre-Manche de nombreuses banques et fait de la City une place de poids représentant 12 % du PIB britannique.

Demain, il sera  difficile d’imaginer que les actifs des entreprises européennes soient gérées off-shore de l’autre côté de la Manche. HSBC et Goldman Sachs ne font que donner le top départ de cette transhumance des emplois du secteur bancaire.

Francfort et Paris pour se partager la dépouille ?

Entre Francfort et Paris, qui se partagera la dépouille ? Ça n’est pas encore clair. Il faudra compter aussi avec Dublin, Amsterdam ou encore Luxembourg. L’enjeu est de taille. Paris se bat pour être sur les rangs depuis longtemps. Elle a lancé une initiative pour faire la promotion de ses avantages. Il faut savoir que nombre d’entreprises européennes ont leur siège à Londres mais aussi 500 entreprises américaines. Et que dans les deux sens, ce sont 13 500 sociétés qui sont touchées par la perte de ce passeport financier.

Paris peut faire peur avec sa taxe sur les hauts revenus et son instabilité politique, Dublin peut séduire avec ses impôts à 12,5 % sur les sociétés, Francfort à l’avantage d’être proche de la BCE, et Amsterdam et Luxembourg, proches du centre de décision qu’est Bruxelles. Rien n’est joué mais la baisse des impôts sur les sociétés, le dumping fiscal qu’envisage la Grande-Bretagne ne suffira sans doute pas à retenir les sièges d’entreprises, il y a déjà l’Irlande pour ça.

Chemin à l’envers

Pourtant des entreprises envisagent déjà de renforcer leur présence sur l’Ile. Un Brexit dur, comme l’a souhaité Theresa May, cela signifie un nombre d’accords infinis à renégocier, tout le monde a enfin compris qu’il y en avait pour une dizaine d’années. Les compagnies aériennes qui avaient elles aussi peur de perdre l’accès au ciel européen sont moins angoissées. Ryan Air, l’Irlandaise veut ouvrir 9 nouvelles lignes au départ de Londres. Nissan, mais aussi Apple, Facebook, Google, ou Mac Do ont promis de renforcer leur présence outre-Manche.

Les entreprises sont déjà dans la stratégie : avantage fiscaux en Grande-Bretagne, gestion financière en Europe. Les montages sont déjà en train de se réaliser. Mais une autre inconnue trouble le jeu européen : la promesse faite par Trump de baisser aussi considérablement l’impôt sur les sociétés et de faire des États-Unis un nouvel Eldorado.

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