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Les mauvaises étrennes de l'Europe

2016 commence mal pour l’économie européenne. Ce début d’année laisse planer sur les marchés européens, mais aussi dans le monde, le spectre d’une crise qui pourrait nous ramener à 2008 et à laquelle s’ajoutent d’autres ombres au tableau européen.
Article rédigé par Lise Jolly
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Carte de l'Union Européenne © Coonlight / Fotolia)

Et si les étrennes de l’Union européennes ne sont en effet pas bonnes en ce début d’année, c’est d'abord la faute de la Chine. La bourse de Hong Kong, en dégringolade en fin de semaine, a fermé à plusieurs reprises, ainsi que celles de Shanghai et Shenzhen, et entrainé la chute des places boursières européennes.

Francfort, Londres, Milan mais aussi Paris ont été affectées par ce dévissage en règle de la bourse chinoise qui traduit un ralentissement sans précédent.

Certains économistes estiment que la croissance chinoise, celle en qui l’Europe plaçait tous ses espoirs pour relancer sa propre croissance, est désormais proche de zéro après 10 ans de santé insolente, la fête est finie en Chine, notamment pour la croissance allemande qui en est très dépendante et qui tire le moteur européen.

La chine consomme moins, donc la demande des matières premières baisse et leur prix aussi. Certains pays émergents en font directement les frais et réduisent leurs importations en tirant l’économie vers le bas.

Les 3 milliards d’euros offerts à la Turquie afin qu’elle gère les migrants chez elle, ne portent pas leurs fruits. Les chiffres des entrants sont encore très élevés.  Le commissaire Timmermans attend de la Turquie qu’elle les fasse baisser significativement.

Les pays de la nouvelle Europe ne sont pas les seuls à ne pas vouloir des migrants, la Suède et le Danemark leur ont emboité le pas. En Allemagne, la CSU, celle qui pose problème au leadership de Merkel, réclame une limitation à 200.000 par an. Cameron pose ses conditions sur les migrants pour rester dans l’Union, soutenu par les pays de la nouvelle Europe et notamment, la Pologne qui s’organise à la hongroise et  semble vouloir tourner la page de la démocratie en prenant le contrôle sur les médias publics. Elle pourrait être  menacée par l’Union d’être privée de vote dans les instances européennes.

Sans parler de la crise grecque, toujours tapie dans l’ombre avec des réformes de Tsipras sur les retraites difficiles à mettre en œuvre. Ce n’est pas une bonne année que l’on doit souhaiter à l’Union mais surtout beaucoup de courage pour sauver non seulement son économie et Schengen mais aussi sa cohésion.

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