Cet article date de plus de huit ans.

Faillites bancaires, le contribuable désormais protégé

Le MRU, le mécanisme européen de résolution unique, qui concerne le secteur bancaire et qui a été adopté en 2013, entre en vigueur dès le 1er janvier prochain. Il concerne tous les européens car il protège notre argent. Grâce à ce MRU, ce mécanisme de résolution unique, dès le premier janvier, nous autres contribuables, ne serons plus tenus de voler au secours des banques.
Article rédigé par Lise Jolly
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (© Fotolia)

Grâce à ce MRU, dès le premier janvier, nous ne serons plus tenus de voler au secours des banques dont on sait que par le passé, elle ont creusé des déficits abyssaux. Souvenez-vous de la faillite impensable de Lehman Brother’s ou de Dexia. La crise de 2008 qui a affecté le secteur bancaire avait amené à l’intervention massive de l’État.

En Europe entre 2008 et 2012, ce sont quelques 600 milliards d’euros d’aide d’état que les banques ont reçu pour ne pas couler. Et qui dit aides d’État dit milliards pris dans les budgets nationaux donc dans la poche du contribuable. Les banques ont remboursé ces aides d’État mais si une telle crise survenait à nouveau, l’Europe a mis en place des mécanismes pour que le contribuable soit mis à l’abri.

Corriger les erreurs du passé

Ce mécanisme de résolution unique fait partie des mesures mis en place par l’Europe pour unifier ses pratiques. Aujourd’hui, on le sait, dans le cadre du traité d’Union bancaire, les banques européennes sont d’abord sous surveillance, pour éviter de nouveaux dérapages, par le biais des tests de résistances auxquels elles sont soumises. Mais en plus, le MRU prévoit qu’en cas de difficulté, les établissements bancaires comptent d’abord sur eux-mêmes, sur leurs capitaux propres, leurs investisseurs, leurs créanciers. Un fonds a été également constitué par les européens via une taxe sur les activités bancaires pour régler sans faire de vague des situations très tendues. Il devrait atteindre les 55 milliards d’euros en 2025. L’État n’interviendra plus qu’en tout dernier recours. Mais si le contribuable n’est plus mis à contribution pour sauver les banques, les déposants que nous sommes, vous et moi, pourraient bien voir leur argent ponctionné comme ce fut le cas à Chypre lors de la crise financière de 2012-2013.

Notre argent à l’abri, enfin presque

Il  est à l’abri mais seulement à hauteur de 100.000€. C’est la somme que la banque ne pourra pas ponctionner sur votre compte en cas de difficulté. C’est cette mesure qui entre donc en vigueur au 1er janvier 2016. Ça n’exclut pas tout risque mais ça les limite. Car depuis la crise financière, les banques se sont considérablement transformées. D’une part, les accords de Bâle III les obligent à consolider leurs fonds propres.  D’autre part, elles ont mis fin à leur course effrénée à l’expansion à l’international. Mais néanmoins en cas de risque, comme on l’a dit, c’est d’abord en son sein que la banque cherchera à se renflouer. En son sein, c’est-à-dire sur nos comptes, au-delà de ces fameux 100.000€, les déposants seraient alors tenus de contribuer à hauteur de 8 % du renflouement nécessaire. Donc d’un côté, on est rassuré mais de l’autre, on se dit : faut- il vraiment placer son argent à la banque ?

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.