Pénélope Bagieu : "Je dessine pareil que quand j’avais cinq ans"
Et si pour réapprendre à s'amuser en jouant au football, il suffisait d'oublier les règles et ses automatismes ? Comment ? En tirant au sort l'une des cinquante règles décalées, drôles et "jouables" rassemblées dans Tatane pour valoriser le jeu comme essence du foot. Sans enjeux. Le foot comme un sport populaire, citoyen, vecteur de valeurs et de lien social. Quatre dessinateurs se prennent au jeu en proposant une illustration ou un gag en contrepoint de chaque règle.
"C’est un très bon moyen de s’intéresser au foot quand on croit qu’on n’aime pas ça. Ce que l’on n’aime pas dans le foot ce sont les joueurs qui font des caprices, qui sont hyper payés, la compétition hyper violente. Moi, ça m’intéressait moyennement parce que l’on perdait de vue le foot. Tatane, c’est un livre de règles alternatives pour que le foot soit marrant. "
Surtout pas "girly"
Pénélope Bagieu est considérée comme l’une des têtes d’affiche de la bande dessinée "girly". Un terme qu’elle récuse. Ces BD racontent "des histoires de filles ? Oui et non. Cela raconte des choses qui m’arrivent et dans ce cas-là, je ne vais pas changer de sexe pour l’histoire, mais sinon pas tant que cela. Le problème de l’étiquette 'girly' ce n’est pas qu’elle soit 'girly' c’est que c’est une étiquette, que l’on fait un livre et qu’après, pendant 20 ans, les gens restent dessus. Mais ce n’est pas très grave. "
Pénélope Bagieu a un style bien à elle, même si elle a été copiée. "Je ne sais pas faire autre chose que ce que je fais. Le propre d’avoir un style c’est que l’on ne sait pas faire autrement. Je dessine pareil aujourd’hui que quand j’avais cinq ans, mais en mieux ! Et dans 30 ans je dessinerai pareil, mais en plus maîtrisé, j’espère. "
Trois métiers en un
Pénélope Bagieu n’a pas toujours été dessinatrice de bandes dessinées. A l’origine, elle était illustratrice, mais elle a également fait de la publicité.
"J’ai tout fait à part des trucs pour la vente d’armes. Quand on dessine on a trois métiers. On fait ses propres livres, c’est ce que l’on aime le plus faire mais qui paie le moins. On fait des illustrations d’édition, de presse, ça paie un peu mieux. Et puis puis on fait de la pub, c’est ce qui paie le mieux mais qu’on aime le moins faire. Pour être - à peu près - ni à la rue, ni complètement dépressif, il faut essayer de jongler avec les trois. "
Tatane, Pour un football durable et joyeux, de Pénélope Bagieu, Charles Berberian, Bouzard, Jul
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