Nathalie Rheims : "Je n'ai pas de vie sociale"

De l'amour fou à la folie amoureuse, il n'y a qu'un pas. Il peut être dangereux de le franchir. Alice est une jolie jeune femme. Actrice, elle rêve de jouer Claudel, mais on ne lui propose que des rôles de potiche dans des pièces de boulevard. Sa vie amoureuse n'est guère plus brillante, faite d'aventures qui se terminent toujours mal. Elle raconte tout à Camille, sa confidente qui, de son côté, mène la vie calme et rangée d'une mère au foyer.

Nathalie Rheims a dit un jour qu'elle ne voulait pas écrire de scènes de sexe et ne jamais parler de sa mère. "L'année dernière j'ai sorti un livre sur ma mère qui s'appelle "Laisser les cendres s'envoler". Un roman assez difficile sur les rapports d'une mère et d'une fille. Peut-être que je vais parjurer un jour la première phrase que je n'écrirai jamais sur le sexe. "

Sa mère

Dans Laisser les cendres s'envoler , on a l'impression qu'il y a deux personnes : Nathalie Rheims jusqu'à ses 15 ans et puis une autre personne. "Jusqu'à mes 15 ans elle était là et ensuite elle a disparu. La vie a basculé parce que j'avais cette mère omniprésente qui me disait toujours tu ne feras pas ta vie, tu resteras avec moi, et moi je disais oui. Puis, elle est tombée sur un homme qui l'a enlevé comme on enlève quelqu'un dans une secte. Il est devenu son unique raison de vivre et les rapports avec ses enfants ont été très compliqués à partir de là. "

Ses billets d'humeur

Nathalie Rheims tient un bloc-notes dans Le Point. "Ce sont des billets d'humeur. En dehors d'écrire, je n'ai pas de vie sociale. Je ne sors pratiquement jamais. Je dois sortir trois fois par an le soir. "

Début février, elle explique être déboussolée par ce qui se passe dans le pays. "Je n'étais pas folle de l'idée de François Hollande au pouvoir, mais je me suis quand même dit quand la gauche est arrivée que des choses allaient changer. Je suis déçue, c'est horrible. On a envie de hurler mais personne ne nous entend. "

La mort

En 2006, Nathalie Rheims répondait au questionnaire de Proust. A la question "Comment aimeriez vous mourir ? ", elle a répondu : Avant tout le monde . Depuis, il y a eu en janvier 2009 la mort de son compagnon, le producteur et cinéaste Claude Berri. Dont elle était très proche. Jusqu'à la fin.

"Je suis en train d'écrire un livre sur le Père Lachaise et je suis plongé dans cet univers depuis deux mois. Je maintiens que j'aimerais mourir avant tout le monde. Si je pouvais mourir demain pour éviter de voir mourir encore une personne que j'aime autour de moi, je mourrai demain tout de suite. Je ne peux plus. J'ai trop perdu de gens qui comptaient pour moi. Je ne veux plus vivre cela. "