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Jean-François Mattéi : "Toute atteinte au corps humain n'est pas acceptable"

Jean-François Mattéi, ancien ministre de la santé sous Jacques Chirac, ancien député UMP, et en quelque sorte père des lois sur la bioéthique. Professeur de médecine, il était patron de la Croix-Rouge française jusqu'en juin 2013. Il vient de publier Où va l'humanité ?, aux éditions LLL (les liens qui libèrent).
Article rédigé par Philippe Vandel
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (©)

C'est en fait une conférence qu'il avait donnée pour
inaugurer le forum européen de bioéthique à Strasbourg en janvier. Est-ce l'humanité au
sens large ou l'humanité de chaque individu ? "Ce sont les deux qu'il
faut prendre en compte. La question vient du fait que pendant très longtemps le
corps a résumé la personne.
"

"On a tous les droits, sauf celui de choisir d'être
humain. Nous sommes nés humains et à partir de ce moment nous avons tous les
droits d'assumer cette humanité, mais nous partageons cette humanité avec l'ensemble
des hommes et des femmes de cette terre,
" explique Jean-François Mattéi. "Tout
ce que qui touche à mon corps retentit sur l'ensemble de l'humanité. Toute
atteinte au corps humain n'est pas acceptable.
"

Sa seule faute

La seule tache dans une carrière parfaite, c'est la
canicule. C'est lui qui était ministre de la Santé pendant l'été 2003 qui a
fait 15.000 morts ou 17.000 selon les sources. Le 11 août, Jean-François Mattéi
apparaissait en direct au 20 heures de TF1 depuis son lieu de vacances. Il est
alors rassurant. "Je n'avais pas les informations. " Il annonce une
initiative d'urgence de votre ministère : la création d'un numéro vert. Il
n'est même pas en costume mais en polo, manches nues, tranquille et bronzé.

"Je m'apprêtais à venir à Paris, quand la chaîne m'a dit :
ne bougez pas nous venons. Lorsqu'ils sont arrivés ils m'ont dit que l'on ne
pouvait pas faire d'entretien dans mon bureau à cause de la lumière. L'entretien
a eu lieu dehors et j'ai eu tort.
"

Le 12 septembre, toujours ministre de la Santé, il sera
entendu par la mission d'information parlementaire sur les décès de la
canicule.  "J'ai posé ma démission et elle n'a pas été acceptée. Jean-Pierre
Raffarin m'a dit: tu ne pars pas, personne ne te le demande.
"

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