Eugène Saccomano : "Beaucoup de gens me prennent pour un con"
"Ce n'est pas une biographie. Il y a Céline d'un côté et
le décor dans lequel il aurait pu vivre, où il a vécu ", explique Eugène Saccomano. Céline est à la fois le plus grand écrivain français depuis Proust
et le pamphlétaire raciste et antisémite. "Ils ne font qu'un et je me
suis appliqué à ne pas les séparer. Ce que sépare c'est la vie de Céline. "
Jean-Paul Sartre, qui ne portait pas Céline, est allé le
rencontrer pendant la guerre. "Nous sommes en 43 et Sartre prépare une
pièce mais il sent qu'il faut qu'elle passe au tamis de la censure allemande.
Et il se dit que peut-être Céline peut l'aider, mais il se fait jeter comme pas
possible ".
Eugène Saccomano aime à dire, comme Léon Bloy, "plus
je vieillis plus j'allume même si après toute la cohorte des connards m'écrit. " "Beaucoup de gens me prennent pour un con, pour un fouteux qui ne
comprend que le foot dans la vie, qui est un maniaque des tribunes de presse.
Je le suis mais j'adore la littérature aussi. Le plaisir que j'ai c'est de
découvrir de nouveaux livres. "
En 1969, alors qu'il était journaliste faits divers au Provençal,
il publie le livre Bandits à Marseille , dont sera tiré le célèbre
film Borsalino, avec Alain Delon et Jean-Paul Belmondo. "Je me suis dit
que l'on n'avait jamais fait de livre sur le banditisme à Marseille et Julliard a
fonctionné là-dessus. "
Eugène Saccomano a la réputation d'être un amateur de
scoops. C'est lui qui a annoncé la mort des trois premiers otages aux JO de
1972, et le transfert de Platini de Saint-Etienne à la Juventus de Turin.
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