Charles Pépin : "Il faut arrêter avec le dolorisme occidental"

L'idée de départ : regarder le monde du travail, avec le prisme de la philosophie. C'est l'histoire d'une entreprise, dans laquelle travaillent tous les grands philosophes. Il y a là Socrate et Pascal, Descartes et Kant. Foucault s'occupe de la surveillance, ok. Montaigne fait des essais... ou encore Nietzsche aux ressources humaines, à cause de humain trop humain.

Charles Pépin trouve le terme "ressources humaines scandaleux ". "Il y a quelque chose de scandaleux dans le fait de penser que l'humain n'est qu'une ressource au service de l'entreprise. C'est même une définition de l'immoralité. On instrumentalise l'autre simplement comme un moyen, alors que l'on pourrait penser que le talent des uns est à la fois un moyen et aussi une fin et quelqu'un qui se respecte en tant que telle. "

Le travail

Dans une interview de 2008, il disait qu'il fallait travailler plus pour exister plus.

"Par le travail, je travaille mon talent, mon humanité et au fond ce qui est intéressant dans l'existence c'est l'intensification de l'existence. Ce que cela veut dire c'est que l'indice de la compétence c'est le plaisir que vous prenez à votre travail. Il faut arrêter avec le dolorisme occidental. "

La philosophie

Tous les lundis, Charles Pépin anime un séminaire sur la philosophie, qui devient de plus en plus grand public.

"Elle ne l'est pas toujours, elle peut parfois être technique, universitaire... La mode de la philosophie n'est pas une mode de recherche du sens. Les gens viennent pour se souvenir que penser est excitant et pas pour avoir des réponses. Ils viennent pour vivre plus intensément par la pensée et c'est cela que j'adore leur apporter. Même si parfois c'est un peu confus, on a vécu un moment avec de l'émotion. "

En 2007, l'Express titrait Le bonheur par la philosophie. "La philosophie agrandit les façons d'être heureux mais aussi celles d'être malheureux. On travaille beaucoup l'inquiétude, on essaye de mesurer l'angoisse, de dire qu'elle peut être intéressante. Regardez tous ces philosophes dépressifs, solitaires, suicidés, comment penser que la philosophie est en thérapie. "