Alexis Gruss : "On ne peut rien construire sans ses racines"
De la rencontre entre Silvia Monfort et Alexis Gruss il y a 40 ans est né le Cirque National Alexis Gruss. Ensemble ils ont également créé la première école de cirque en France dans l'ancien foyer de la Gaïté-Lyrique et œuvré pour que le cirque soit reconnu comme un spectacle culturel à part entière, sous tutelle du ministère de la Culture.
Sur scène on voit quatre décennies. "La première définie 70, les acrobaties à cheval. La deuxième, la valse avec les rubans représente la création du cirque national, la troisième c'est l'arrivée de la nouvelle génération et la quatrième décennie c'est les années 2000 avec les jongleurs à cheval. "
Certains voudraient faire interdire les animaux dans les cirques. Dans le sien, pas de bêtes sauvages : ni tigres, ni lions, ni panthères. Mais il a des chevaux et des éléphants. "Ce qui fait interdire ce sont les lois et le manque d'éducation. Si on pose ces questions là, c'est parce que les gens ne savent pas. Les gens qui se vantent d'interdire les relations entre hommes et animaux sont des gens qui n'ont pas de bonnes relations avec les humains. "
L'itinérance
Alexis Gruss a été l'un des premiers à refuser l'itinérance, c'est-à-dire les cirques classiques et ceux qui se déplacent avec les caravanes.
"On ne peut rien construire sans ses racines. Les miennes sont celles du cirque. Les racines du cirque sont sédentaires. L'histoire du cirque est née chez les sédentaires. Ce sont les saltimbanques du théâtre qui étaient itinérants et après les choses ce sont inversées. Aujourd'hui, il n'y a pratiquement plus de cirques sédentaires. "
Le cirque à l'ancienne
"Le cirque à l'ancienne c'est de la haute couture. C'est le respect de l'espace scénique de 13 mètres de diamètre, composé de terre végétale et de sciure qui donne cette odeur bien particulière au cirque. Si vous perdez cette matière, tout change. Nous sommes trois cirques dans le monde à avoir conservé cette espace scénique. "
Son enfance
Alexis Gruss n'a pas eu une enfance comme tout le monde. La première fois que son père l'a mis sur un cheval, il hurlait de terreur et contrairement à ce que disent les psys et les experts, ce la ne l'a pas dégouté du cheval : c'est l'un des meilleurs cavaliers qui soient, et sa grande passion est le cheval.
"Je souhaite que les gens qui donnent ses conseils viennent faire un stage chez nous pour comprendre comment on gère une famille. La mienne à 160 ans. "
Quand il avait sept ans, ses parents, pour le punir, ne le privaient pas de dessert, ni de câlins, ni de télé, et encore moins d'ordinateur, mais de la corvée de montage et de démontage du cirque. "C'était un moment passionnant. J'accompagnais mon père et il arrêtait la voiture sur un coin de la place, il ouvrait son coffre et sortait une chaîne d'arpenteur, une petite massette et un piquet et il cherchait le centre. A un moment, il plantait le piquet, mettait la chaîne d'arpenteur, tournait autour et deux heures après il y avait une vie. "
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