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Tout est politique. Laurent Wauquiez reprend "les mots, parfois même les outrances, de l'extrême-droite française"

Alors que Xavier Bertrand a annoncé lundi soir qu'il quittait Les Républicains après l'élection de Laurent Wauquiez à la tête du parti, Thierry Solère, ancien membre de la formation politique, a estimé, sur franceinfo, qu'il y a "un glissement" au sein de LR.

Article rédigé par Jean-François Achilli
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Thierry Solère était l'un des invités de Tout est politique, lundi 11 décembre sur franceinfo.  (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

C'est l'annonce qui a marqué la soirée du lundi 11 décembre : Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France, a annoncé sur France 2 qu'il quittait "définitivement" le parti Les Républicains après l'élection de Laurent Wauquiez à la tête de la formation politique. "Nous sommes dans une dérive et je ne reconnais plus ma famille politique", a affirmé Xavier Bertrand. Cette décision n'a pas manqué de faire réagir sur le plateau de Tout est politique. 

L'extrait 

Thierry Solère, député La République en marche de la 9e circonscription des Hauts-de-Seine, ancien membre des Républicains et co-fondateur du groupe Les Constructifs à l'Assemblée nationale, n'est pas vraiment surpris par la décision de Xavier Bertrand. 

Thierry Solère : Je fais miens tous les mots qui sont ceux de Xavier Bertrand ce soir. La droite française n'a pas tout réussi depuis 15 ans qu'elle a gouverné. Sinon il n'y aurait pas autant de chômage dans notre pays. Mais elle a eu deux caractéristiques : toujours se tourner vers la construction européenne et toujours ériger une digue infranchissable avec l'extrême droite. On doit cela à Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et Alain Juppé. Aujourd'hui, il y a un glissement et la victoire de Laurent Wauquiez est celle d'une droite identitaire, qui a toujours existé au sein de la droite mais qui n'était pas majoritaire et qui l'est chez les adhérents mais pas les Français. (...) Il y a aujourd'hui deux droites : une droite identitaire, qui tourne le dos à la construction européenne, qui est très populiste, quitte à critiquer aujourd'hui les réformes qu'elle réclamait elle-même il y a encore quelques semaines quand elle était dans l'opposition, et il y a une droite qui est dans la construction européenne et qui veut des réformes. Ma droite, c'est celle d'Edouard Philippe, de Gérald Darmanin, de Bruno Le Maire, pas celle de Patrick Buisson ou de Laurent Wauquiez.

Je n'ai jamais réclamé qu'on reprenne la sémantique, les mots, les outrances même parfois de l'extrême-droite française. J'ai entendu Laurent Wauquiez parler du 'grand remplacement' à la télévision ; je croyais que c'était la sémantique de l'extrême-droite française et pas celle du parti qu'avaient fondé Alain Juppé et Jacques Chirac, qui était un parti d'union de la droite et du centre.

Les invités 

Thierry Solère, député La République en marche de la 9e circonscription des Hauts-de-Seine, ancien membre des Républicains et co-fondateur du groupe Les Constructifs à l'Assemblée nationale.

Virginie Duby-Muller, députée Les Républicains de la 4e circonscription de la Haute-Savoie.

Stéphane Rozes, politologue, président de la société Conseil, analyse, perspective (CAP).

Michel Castellani, député nationaliste de Corse du sud.

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