2013 marquera les bicentenaires de Richard Wagner et Giuseppe Verdi
Sauf le génie, tout sépare les deux compositeurs. Verdi, par
exemple, obtient ses premiers succès bien avant que Wagner ne parvienne à
sortir d'un relatif anonymat. L'Italien est un pragmatique qui respecte les
règles quand l'Allemand ne songe qu'à les bousculer. Verdi conserve le
découpage des opéras en récitatifs, airs et chœurs. Wagner cherche le théâtre
total et la mélodie infinie. Dès le début des années 1850, Giuseppe Verdi est
un artiste célèbre dont les œuvres sont reprises dans toute l'Europe tandis que
Wagner peine à imposer son esthétique et reste un proscrit pour avoir soutenu
les soulèvements populaires de 1848.
2013 promet d'être riche en publications de toute sorte .
Pour faire le point sur les deux compositeurs, les numéros spéciaux de la revue L'Avant-Scène Opéra s'imposent. Verdi mode d'emploi de Chantal
Cazaux, qui vient de paraître, et Wagner mode d'emplo i de Christian
Merlin, disponible depuis plus longtemps. Les deux ouvrages contiennent
biographie, études sur les compositeurs et leurs choix esthétiques, analyses
des opéras (il y en a 28 pour Verdi), notes sur les grands interprètes et
metteurs en scène, discographie et vidéographie. Le tout pour 25 euros par
volume.
Wagner s'est peu exprimé sur Verdi, conséquence probable de
son mépris pour l'opéra italien. Verdi a été plus disert et ses jugements
toujours nuancés. Au fil du temps, Verdi s'est rapproché, sans se renier, des
théories wagnériennes sur le rôle central de l'orchestre. Il suffit, pour s'en
persuader, d'écouter le somptueux prélude à l'acte V de Don Carlos , écrit pour
l'Opéra de Paris.
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