T'as vu l'info ? Darmanin : le livre du moi
Le ministre de l'Action et des Comptes publics, Gérard Darmaninn, publie un livre sur la droite. Cela n'a pas échappé à Guy Birenbaum.
Vous n’êtes pas au courant ? La suite des Tontons flingueurs est sortie. C’est dans Le Point, ce matin. Des extraits exclusifs d’un livre que je n’ai pas encore lu. Déflagration le livre de Patrick Stefanini, chez Robert Laffont. l’ancien directeur de campagne de François "qui veut gagner des Fillon". C’est visiblement gratiné.
Mais attention. Un livre peut en cacher un autre. Si j’ai décidé de me concentrer sur les extraits du second, c’est parce que le style de son auteur m’a emporté très, très loin. Je n’ai pas vécu ça depuis Proust. Et surtout, cet auteur n’est pas n’importe qui. Il est actuellement ministre de l’Action et des Comptes publics.
C’est Gérald Darmanin, qui publie Chroniques de l’ancien monde. Quand la droite s’est perdue aux éditions de l’Observatoire. Je crois que je n’ai rien lu de mieux depuis que Giscard avait publié un roman à la Harlequin, en 1994, Le Passage. Premier extrait : "La petite terrasse ensoleillée est, d’un seul coup, devenue charmante. Je mesure la chance de déjeuner en tête avec Nicolas Sarkozy. Je le vois gêné. La nappe blanche immaculée réverbère la lumière dans nos yeux."
Attention là c’est Sarkozy qui parle : "Ça te dérange pas si je mets mes lunettes de soleil ? Hein ? Tu le dis si ça te dérange." "Evidemment, je réponds que ça ne me dérange pas"… Je précise que je n’ai pas ajouté le "Hein ?" de Nicolas Sarkozy. Il est dans le texte écrit noir sur blanc par Gérald Flaubert.
Sarkozy de nouveau : "T’es sûr ? Tu vas pas encore dire que je suis bling bling. Tu sais à mon âge on a les yeux sensibles." Là encore, le "Tu vas pas" est écrit noir sur blanc.
"Il sort à peine de la douche"
Je ne vous spoile pas la suite du dialogue parce qu’un peu plus loin dans les extraits du Point il y a un autre tête à tête. Nous sommes en 2012 et Gérald Duras a encore rendez-vous à une terrasse, cette fois c’est la terrasse de la buvette de l’Assemblée avec Laurent Wauquiez : "Sa conversation est claire. Son esprit est vif. C’est une intelligence supérieure. Je l’écoute, mais je remarque pour la première fois quelque chose qui m’interpellera toujours : il a quelques petites rougeurs au visage, le long des cheveux, qui donnent l’impression qu’il sort à peine de la douche."
Là il y a trois points de suspension. Et Gérald Balzac ajoute : "Je ne sais pas pourquoi je pense à ça." Eh bien, moi non plus M. Darmanin, je ne sais pas pourquoi vous pensez à ça. Mais surtout, monsieur le ministre je ne sais pas pourquoi vous l’écrivez… Mais pourquoi ?
Le dicton du jour
À la saint Clément, Darmanin doit écrire des romans.
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