Roger marche au pas de Nénette
L’autre info progresse à dos d’âne aujourd’hui…
C’est l’Est Républicain, dans son édition d’hier de Vesoul, qui raconte une belle histoire qui peut un peu nous sortir du marasme ambiant. Les campeurs installés au camping municipal d’Autrey-le-Vay ont eu la surprise de voir arriver, il y a un peu plus d’une semaine, Roger Lefebvre, un barbu aux cheveux blancs. Jusqu’ici rien de spécial, si ce n’est que ce campeur était accompagné de son ânesse, la bien nommée Nénette.
Une ânesse au camping c’est original…
En fait, monsieur Morin, vous avez peut-être entendu parler de Roger parce qu’il est parti depuis avril de chez lui à La-Chapelle-Réanville, près de Vernon, dans l’Eure dont vous êtes député même si ce n’est pas dans votre circonscription. Alors Roger, un ancien arti¬san chauffagiste a préparé son voyage pendant trois ans. Et puis, le jour de ses 72 ans, le 5 avril 2014, il a démarré avec Nénette un périple de huit ou neuf mois à pieds et à pattes.
À ce jour, Roger et Nénette ont parcouru pas loin de 2.400 kilomètres à raison de 15 à 30 km quotidiens selon les jours. Et on peut suivre Roger quasiment en temps réel puisqu’il raconte sa vadrouille sur son blog rogeretnenette.blogspot.fr.
Ce journal quotidien que tient Roger sur le Web m’a permis de découvrir que tout ne se passe pas forcément toujours aussi bien que le raconte l’Est Républicain. Mercredi 24, il y a donc 48 heures, un camping a refusé Nénette. Je cite le blog de Roger:
« Arrivée à Munster, je décide de me poser sur le terrain de camping près de la rivière, dont j'ai payé mon emplacement. Une fois installé, un monsieur, qui s'occupe de l'entretien, vient me voir. Il est très agressif envers moi, me manque de respect et m'insulte, le ton monte. Il ne supporte pas que Nénette broute SON herbe: " on n'aurait jamais dû vous louer un emplacement, rien à foutre de ce que vous faîtes »
Roger a préféré partir avant de se fâcher. Mais je vous rassure, il a trouvé ensuite où dormir et doit à l’heure où nous parlons avancer en Alsace. Alors je vous confesse que j’aime beaucoup le projet de cet homme aux beaux cheveux blancs qui traverse notre pays à pieds, avec son ânesse ; à son rythme et au pas de l’animal qui l’accompagne. Et je me dis même, monsieur Morin, que vous, qui aimez tant les chevaux de course, vous pourriez méditer sa démarche ; une démarche qui rappelle une belle maxime du regretté Felix Leclerc, le poète, l’écrivain, le chanteur québécois dans son livre Calepin d'un flâneur : « Comment se fait-il que le sage soit devant nous sur son âne, et nous, loin derrière sur nos pur-sangs ? » C’est une bonne question pour un homme politique, non, monsieur Morin ?
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