Le cri du peuple et la voix de la rue
Ce matin l'autre info est en Bretagne
Grâce au Télégramme et à Ouest France, j’ai fait la découverte de Laurence Landry. Laurence est comédienne, diplômée du conservatoire de Brest. Et elle exerce une autre activité formidable: elle est crieuse.
C’est à dire ?
Elle arpente les rues, les quartiers mais aussi les écoles et elle crie les rêves, les pensées ou les souhaits de ceux qui les lui confient. Elle prête sa gouaille à ceux qui lui remettent petits mots, messages, petites annonces, coups de gueule, coups de cœur et mots d’amour. Mardi par exemple, elle était au collège Saint Jean-Baptiste à Quimper et une vidéo mise en ligne sur le site du Télégramme la montre criant ce que lui ont confié les gamins. Ça va de « je rêve de devenir un grand footballeur » à « je rêve d'aller sur la lune » en passant par le plus terre à terre « je rêve qu'il n'y ait plus d’évaluations » . Ça je crois que le gouvernement s’en occupe déjà…
Et depuis quand crie-t-elle ?
Elle m’a expliqué hier soir au téléphone qu’elle a créé ce personnage de la crieuse publique, il y a dix ans, à l'occasion du festival « Théâtre à tout âge ». Un festival qui se déroule dans une trentaine de communes du Finistère, jusqu’au dimanche 21 décembre. On pourra d’ailleurs croiser la crieuse vendredi et samedi dans d’autres coins de Quimper. Et m’a aussi raconté qu’il y a aussi Le cabaret de la crieuse, un vrai cabaret ambulant avec un spectacle. Au delà de ce que Laurence crie, le plus important c’est sans doute qu’elle pousse les gens et notamment les enfants à jeter sur le papier leurs émotions. Les « J'aime... » , les « Je déteste... » ou même les « J'ai peur de... » , et leur demande d’essayer « d'être vrais » .
Cette activité de crieuse ou de crieur remonte très loin dans notre histoire et s’exerce ailleurs en France. Par exemple, il y a une crieuse publique à Gourdon dans Le Lot. Comme le raconte la Dépêche du Midi, un samedi par mois, la crieuse de Gourdon récupère les petites annonces déposées dans une boîte à cris. Puis elle monte sur une estrade au milieu du marché et elle harangue la foule. Voilà une forme de transmission orale ancestrale qui vaut tous les réseaux sociaux du monde.
Comme on a vraiment l’impression que le gouvernement Valls, dont vous êtes membre, monsieur Vallini, n’entend pas le cri du peuple, je me demande si au lieu de dîners au Palais de l'elysée, il ne faudrait pas organiser des séances de la crieuse, à la table du conseil des ministres. Pour que vous entendiez tous bien et tous mieux, Monsieur le ministre, le bruit qui monte de la rue. Laurence, à qui j’ai proposé la mission, est volontaire pour venir vous faire entendre tous les mercredis ce qu’elle nomme « la voix de la rue ». Ne croyez-vous pas que cela ferait du bien à François Hollande et à ses ministres, Monsieur Vallini ?
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