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Comme nos enfants

Essayer de trouver le chiffre total des migrants qui se noient au large de nos côtes n'est pas simple. Je n'ai pas réussi. Surtout, jusqu'à quand l'Union européenne va-t-elle tolérer que des destins se fracassent, que des femmes, des enfants, des hommes disparaissent, simplement parce qu'ils avaient espéré pouvoir trouver une vie plus clémente chez nous ?
Article rédigé par Guy Birenbaum
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Franceinfo (Franceinfo)

Ce matin l’autre info, c’est un chiffre que vous n’avez pas trouvé…

Comme vous le savez des centaines de migrants - on parle de 500 personnes - se sont noyés en mer, le 10 septembre, au large de Malte. Il s’agit selon l’Organisation internationale pour les migrations du "naufrage le plus grave de ces dernières années"  en Méditerranée. Ils étaient partis le 6 septembre d'Égypte : des Syriens, des Palestiniens, des Égyptiens et des Soudanais, dont des familles avec enfants et des mineurs seuls. Un drame qui m’a conduit à chercher un chiffre global précis du nombre de migrants ayant ainsi perdu la vie, au fond de la mer.

Et vous avez eu beaucoup de mal….  

D’après le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés plus de 2 500 personnes ont péri ou ont disparu en tentant de franchir la Méditerranée en 2013. Mais lorsque l’on saisit les mots "réfugiés noyés"  dans un moteur de recherche sur le Web, on se trouve en face d’une telle liste de naufrages que ce chiffre est probablement sous-estimé.

Les guerres ou les guerres civiles qui abiment de nombreux pays, au Moyen-Orient ou en Afrique du Nord poussent chaque année des milliers et des milliers de migrants en mer, notamment dans la Méditerranée. Alors bien sûr, il y a ceux qui arrivent à bon port, si on peut appeler "bon port" les zones dans lesquelles on les parque lorsqu’ils atteignent la terre ferme.

Il y a ceux qui périssent et dont on a connaissance du naufrage. Mais je crains qu’il y ait aussi des centaines d’enfants, de femmes et d’hommes dont nous ne saurons jamais où ils se sont noyés, où leurs corps reposent. Une situation inadmissible qui devrait pousser les dirigeants européens à enfin coordonner leur action.

Car ce n’est toujours pas le cas…  

Non, d’ailleurs, il y a deux jours Amnesty International a demandé aux dirigeants de l’Union Européenne de garantir des itinéraires sûrs et légaux vers l’Europe pour les réfugiés qui cherchent à atteindre ses frontières, en favorisant leur réinstallation, en mettant sur pied des programmes d’admission humanitaire, en facilitant le regroupement familial.

Alors monsieur Le Maire, dans A nos enfants , votre livre, vous évoquez votre famille maternelle qui a dû quitter l'Algérie. Je vous cite : "Quitter sa terre par obligation, se détacher de sa langue, de sa maison et des odeurs de sa maison, de sa nourriture, de la lumière qui vous a vu naître et qui est singulière à chaque latitude, qui peut mesurer le poids de ce déracinement ?"

Pourriez vous monsieur Le Maire plaider la cause de tous ces migrants. Ne sont-ils pas comme nos enfants ?

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