Si j'étais... Vladimir Poutine
Karl Zéro s'est imaginé dans la peau de Vladimir Poutine, le président russe en visite en France, lundi 29 mai.
Si j’étais Vladimir Poutine, je serais votre invité aujourd’hui, et pas n’importe où, au Grand Trianon à Versailles, quand même. Pas à l’Elysée, c’est trop petit pour moi. Votre petit Roi-Soleil va m'accueillir avec les honneurs qui me sont dus, moi l’héritier de Pierre le Grand… même si je suis petit… Moi aussi, je veux dire, petit, comme Macron. C’est curieux, mais finalement c’est souvent les petits qui finissent par diriger. Le sang nous monte plus vite au cerveau.
D’ailleurs tous les présidents français que j’ai connu était petits. Sarkozy l’Américain, Hollande le Mongol, tous… sauf Chirac… Ah, lui ! je l’aimais, vraiment ! D’abord, il parlait couramment le russe, il admirait notre culture, citait nos poètes, et était même capable d’être zapoï avec moi, c’est à dire bourré au point de ne plus savoir compter les tours du Kremlin… "19, Jacques !" Et il disait : "Non, Vlad, 38 !" Mais surtout, chose admirable à mes yeux, Chirac avait dit non à Bush quand ce crétin a envahi l’Irak ; en cela il a été vraiment gaullien… c’est à dire français. Le seul "petit peuple" qui peut se permettre de dire non, parce que justement il ne sait pas qu’il est petit.
Ce Macron est très fort. Trop fort
Si j’étais Vladimir Poutine je ne serais pas certain que Macron soit aussi gaullien que Chirac. A qui va-t-il dire non ? A moi ? Soyons sérieux. On ne dit pas non à quelqu’un qui ne vous demande rien… Cela fait maintenant une semaine que j’assiste, mi médusé, mi hilare, à son petit show médiatique : aucun doute, ce garçon est très… trop fort. Sa première visite a été pour Merkel, pas par galanterie, à mon avis, mais pour lui faire allégeance. Il est son jeune page, son chevalier servant, son troubadour enjoué, j’aime pas ça ! L’Union européenne et l’Otan, il n’a que ces mots à la bouche, hors de ces deux mamelles, point de salut pour la France, pense-t-il… C’est pour cela que je préférais nettement Fillon, le Nosferatu de la Sarthe en costume Arnys. Pauvre gars ! Je l’aimais bien moi…Que devient-il au fait ? Ses sourcils ont du blanchir d’un coup, non ?
A tout prendre, j’aurais même préféré que vous élisiez cette blonde, la foldingue, là, Mme Le Pen… Je l’ai soutenue, ça oui, mais il n'y avait rien à faire… Elle s’est auto-consumée au débat. C’est la Jeanne d’Arc de la combustion spontanée ! Enfin… Attendez la fin des comptes de campagne, vous verrez qu’on a pas été manchot avec elle ! La prodigalité russe n’est pas une légende…
Pauvre vieux clown péroxydé
Si j’étais Vladimir Poutine, je serais dans un Tupolev en route vers Versailles. Je penserais au zigoto que je vais rencontrer tout-à-l’heure… Ce Macron que j’ai vu parader au G8… briser les phalanges de Trump… Le pauvre vieux clown péroxydé cherchait en vain à retirer sa main. L’autre jouissait, ça se voyait, de montrer à Trump que même s’il n’était rien une semaine avant, il était du même bois que lui !
Bon. S’il était si fort que ça, ce Macron aurait soutenu Trump, qui est OK pour nous réintégrer au G8, et supprimer les sanctions à notre encontre… Faut dire, avec le dossier qu’on a sur lui, celui sur lequel le FBI enquêtait, il risque pas de nous voler dans les plumes… Nous soutenir, voilà qui aurait été gaullien ! Mais au lieu de ça, Macron envoie des troupes françaises en Estonie, des fois que l’envie nous prenne d’envahir… Bref, si je regrette qu’il ait été élu, je ne regrette pas d’avoir fait tout ce qui était en mon pouvoir pour qu’il ne soit pas. Certes, de la rumeur d’homosexualité au MacronLeaks, rien n’a marché, mais je n’ai pas dit mon dernier mot… Loin de là, foi de Vladimir !
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