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Si j'étais... Richard Ferrand

Karl Zéro s'est imaginé dans la peau de Richard Ferrand, secrétaire général d'En marche!, ministre la Cohésion des territoires.

Article rédigé par franceinfo - Karl Zéro
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Richard Ferrand le 2 juin, candidat dans la 6e circonscription du Finistère. (FRED TANNEAU / AFP)

Si j’étais Richard Ferrand, je vous bénirais, chers amis de franceinfo ! Si vous saviez comme chaque nouvelle que vous annoncez peut m’être douce…J’embrasse mon poste de radio, et même parfois mon autoradio en conduisant – ce que je vous déconseille d’essayer – car chaque news qui tombe m’éloigne d’une démission forcée de mon poste de ministre… Un limogeage qui était pourtant considéré comme inévitable, dès lors qu’un petit juge zélé du parquet de Brest ouvrait une information judiciaire sur mes petites combines… Qui plus est en pleine loi sur la moralisation de la vie politique, menée tambour battant par ce tartuffe de Bayrou, trop content de me faire sentir au passage que j’étais cramé.

Il n’a pas aimé quand j’ai oublié les investitures En marche ! pour ses copains aux législatives… On a déjà failli se foutre sur la gueule le jour de l’investiture de Macron, là, je ne sais pas ce qui me retient de lui en coller une pour de bon, au pâtre du Béarn…

Ferrand ? Laisse tomber !

Non, si j’étais Richard Ferrand, je me calmerais. Je serais philosophe. Mercredi dernier – ce n’est pas vieux – j’étais considéré comme carbonisé : 70% des Français souhaitaient mon départ. Jeudi, ils n’étaient plus que 54%. Et ce matin, miracle ! Plus personne ne songe même à faire un sondage sur moi, tant il est évident que tout le monde a déjà oublié mon affaire… Richard Ferrand ? Mais c’est qui ? Ah oui ! Bah, laisse tomber, il y a plus important, non ?

Ce qui était très grave, inqualifiable, et considéré comme la première fausse note dans notre épopée macroniste, est soudain devenu bénin, anodin, anecdotique…C’est la magie de l’actualité, et de ses formidables "séquences". Vive les séquences ! Vous avez remarqué? Un coup, c’est la Syrie : on en bouffe matin midi et soir puis… plus rien. Plus de Syrie. Comme si elle avait été rayée de la carte. Elle l’a peut-être été, d’ailleurs, faudra vérifier. Un autre coup c’est Richard Ferrand. Personne ne savait qui j’étais il y a un mois et pouf ! on ne parle que de moi. En mal, mais bon.

Je suis qui, moi ? Un Playmobil dans un évier

Une séquence chasse l’autre, et avec un peu de bol, quand t’es dans la tourmente… on ne revient jamais à toi ! Face à Trump déchirant l'accord de Paris, au retour de notre héros de l’espace, Thomas Pesquet et à l’attentat à Londres, je suis quoi, moi ? Un Playmobil dans un évier, comme disait Bernard Frédéric dans Podium ! Je savais qu’il fallait tenir jusqu’aux législatives : dans six jours c’est le premier tour, je serai élu au second et hop, terminé ! Immunité partielle, qui me protégera cinq ans.

Et puis, si j’étais Richard Ferrand, ce ne serait pas tout… Vous avez noté que le président Macron m’a réitéré sa pleine et entière confiance, à plusieurs reprises, même au plus fort de la tempête. Ça ne vous étonne pas ? Non, visiblement. Je suis pourtant un vrai clou dans sa chaussure… Logiquement, il aurait du me lâcher… Seulement voilà : je suis secrétaire général d’En marche ! depuis le premier jour, peut-être avant qu’Emmanuel ne se décide vraiment à y croire, et à briguer la présidence… Ce n’est pas vieux non plus, et j’ai encore en mémoire – et surtout dans mon coffre – toutes sortes de "détails" que je suis persuadé que notre président n’aimerait pas voir circuler… Quels genres de "détails" ? Mais voyons, si je vous les révélais, c’est que je ne serais plus ministre, ni futur député ! 

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