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Si j'étais... Penelope Fillon

En pleine affaire Penelope Fillon, Karl Zéro s'est imaginé dans la peau de l'épouse du candidat de la droite à la présidentielle.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Pénélope Fillon, lors du meeting de son époux, le 29 janvier, à La Vilette à Paris. (VINCENT ISORE / MAXPPP)

Si j’étais Penelope Fillon, j’hésiterais… On vient de me proposer de remplacer Roman Polanski en tant que présidente de la cérémonie des César 2017. Alain Terzian, le président de l’Académie des César, m’a appelé hier soir. Il était très embêté. Il venait encore d’essuyer plusieurs refus, après celui d’Alain Delon. J’étais un peu surprise, au pied-levé comme ça, c’est un peu cavalier. Et François me faisait par en-dessous : "Non, non ! C’est qui ? Ne réponds pas Penelope, si c’est un journaliste, raccroche !" Mais Monsieur Terzian a su trouver les mots pour me convaincre.

A Penelope, le cinéma reconnaissant

Il m’a dit : "Penelope, il y a deux semaines, je ne dis pas. Mais aujourd’hui, tout le monde vous connaît. Tout le monde a envie de vous voir, de vous entendre. Nous avons besoin d’une vraie star à qui rendre un vibrant hommage, sinon notre soirée des César est foutue ! Dimanche dernier à La Villette, vous avez eu droit à une standing ovation. Aux César, Penelope, vous allez faire un malheur !"

Quand j’ai tenté de lui faire remarquer que je n’avais jamais fait de cinéma, il m’a rétorqué que ça n’avait aucune espèce d’importance, que je n’avais pas forcément non plus été assistante parlementaire, et que de toute façon il m’avait fait préparer une biographie qui démontrait à quel point le septième art m’était redevable.

Interloquée, je lui ai dit : "Ah bon ?" Et là, c’était parti, impossible d’interrompre Alain Terzian. "Penelope, enfin, rappelez-vous ! Ne soyez pas aussi humble, inutile de toujours vous effacer. Toute la profession sait pertinemment qu’on vous doit (même si ce fut en sous-main) les dialogues savoureux de Que les gros salaires lèvent le doigt. Et le scénario, implacable, mais tellement réaliste du Salaire de la peur ! Mais vous n’avez pas été que scénariste et dialoguiste, Penelope !"

César du second rôle

"Votre carrière d’actrice, même si elle peut paraître discrète, puisqu’elle ne fut jalonnée que d’apparitions et de silhouettes, mérite amplement aujourd’hui le César d’honneur, car mis bout à bout, tout ces petits rôles, fussent-ils infimes, c’est une somme ! C’est la mémoire d’un cinéma désuet, peut-être, mais que moi j’adore, celui des seconds rôles, des troisièmes couteaux ! Vous méritez la présidence, Penelope !"

"Dans J’ai épousé une ombre vous étiez formidable en ombre ! Dans Adorable menteuse vous étiez… adorable, c’est le mot ! Et tellement juste, toute en retenue dans La Femme et le Pantin quand le pantin part en prison ! Vous m’avez fait pleurer aussi, Penelope, oui, à chaudes larmes même, dans Femmes au bord de la crise de nerfs !"

"Et dans Le Charme discret de la bourgeoisie. Cette scène sublime, envoûtante, où en remontant lascivement vos bas vous aguichiez Gérard Larcher… Gérard Larcher, qu’est-ce que je raconte ?Gérard Darmon ! Enfin peu importe, c’était très osé pour l’époque… À moins que je confonde, c’était dans Et Dieu créa la femme ? Enfin, tout le monde voit de quoi je parle !"

"Vous avez touché à tout, même l’animation ! Oui, votre voix, cette voix Penelope ! Tous les Français ont encore en mémoire votre petit accent, si charmant… Mais si, Penelope Joli-Cœur dans Les Fous du Volants c’était vous ! Le cinéma vous attend, le cinéma vous désire : dites oui aux César !"

Si j’étais Penelope Fillon, je crois que j’accepterais.

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