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Si j'étais... Nicolas Sarkozy

Nicolas Sarkozy n'est pas au mieux dans les sondages, distancé par Alain Juppé dans la primaire de la droite. Karl Zéro s'est imaginé dans la peau de l'ancien président de la République.

Article rédigé par franceinfo - Karl Zéro
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Nicolas Sarkozy le 14 octobre 2016, à Chaumont (Haute-Marne). (FRANCOIS NASCIMBENI / AFP)

Si j’étais Nicolas Sarkozy, je vous confesserais qu’en ce moment, j’ai, comment dire... un peu de vague à l’âme. Ça m’ennuie parce que, franchement, le spleen, ça ne me ressemble pas. Quand on est rentré du Cap-Nègre avec Carla, j’avais fait beaucoup de vélo, j’avais les cuisses en bronze, j’étais métal, j’y croyais dur comme fer, certain de tout péter. C’était la chronique d’un  "blast" annoncé, on allait foutre tous ces cons au tapis dès le premier tour de la primaire!  Et puis en fait, non. Faut bien se rendre à l’évidence, j’ai beau le tourner dans tous les sens, je vais la paumer cette primaire, et dès le premier tour encore, le vieux monsieur chauve du RPR va me renvoyer à mes tournées de conférence. Mais après une telle déconfiture, même au Turkmenistan, ils voudront plus de moi !

Depuis cette prise de conscience, si j’étais Nicolas Sarkozy, je me raccrocherais à cette formule de Nelson Mandela, que je place dans tous mes discours :  "Je ne perds jamais. Soit je gagne, soit j’apprends…" En ce moment, j’apprends énormément, sur moi, sur les autres, sur moi, sur mon surmoi. Car j’ai un surmoi, moi ! Enorme, même !

"Moi, j'ai pas de surmoi"

Je vous ai dit que j’ai entamé une analyse ? Oui, oh, c’est pas vieux, c’est que depuis mardi dernier, mais dès que j’ai deux minutes, j’y vais, je passe une tête. Même s'il y a un autre patient, pas grave, j’aime bien. Je m’allonge à côté de lui, sur le canapé, je lui dis tout doucement "Toi, tais-toi" et je parle. Je parle des heures parce que je commence toujours par des extraits de discours.  Après, je réveille le psychanalyste et l’autre client et là, je me lâche, je balance tout. Ça m’aide énormément. Le docteur est confiant : il dit que d’ici à 2036, mes névroses ne seront plus qu’un mauvais souvenir, parce que mon moi dominera mon surmoi.

Si j’étais le surmoi de Nicolas Sarkozy... Déjà, j’expliquerai à celles et ceux qui ont raté le début ce que c'est que le surmoi. Le surmoi (en allemand  "Über-Ich", à ne pas confondre avec Robert Hirsch, au début je confondais) est un concept élaboré par Freud. Il est, avec le ça et le moi, l’une des composante de notre personnalité. Pour simplifier – parce que depuis mardi, je suis très calé, mais je ne veux pas vous embêter non plus hein…Non ? Alors, je schématise – le surmoi désigne la structure morale et judiciaire de notre psychisme. Bon, déjà, judiciaire, tout de suite, moi ça me parle. Je n’ai rien à me reprocher. Rayon morale non plus, rien à redire. Donc, moi, j’ai pas de surmoi, j’ai dit au docteur. Il a soupiré : "Bien. On en reparlera à 17h, puisque je vois que vous avez repris un quatrième rendez-vous aujourd’hui ?"

"Je vais bien, tout va bien" 

Si j’étais Nicolas Sarkozy, je vous confierais que j’ai vite pigé que, parfois, mon surmoi, ben il dépasse ma pensée, malgré moi ! Le coup de "Nos ancêtres les Gaulois" ou du réchauffement climatique, c’était mon surmoi qui était en surchauffe. Maintenant que je le sais, je ferai plus attention à ma façon d'exprimer un certain nombre de choses. Par exemple, quand on me demande de réagir au livre de confidence intimes de Hollande où il dénonce "Ma grossièreté, ma méchanceté et mon cynisme", ben je le prend bien, zen ! Je dis oui, il n’a pas tort, on peut voir les choses ainsi. Peut-être force-t-il un peu le trait,...ce gros panda qui branle rien et qui pense qu’à niquer ! Ça y est, excusez hein, vous voyez, ça c’est encore mon surmoi ! J’ai encore du boulot, hein. Allez, j’y retourne. Aujourd’hui on va travailler sur mon ça.

Hé, hé ! J’espère que le docteur va pas me forcer à manger des croquettes. Quoi ? Oh, si on n’a plus le droit de rigoler alors…

 

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