Si j'étais... François Fillon
François Fillon a remporté la primaire de la droite le 27 novembre 2016 devant Alain Juppé. La voie est ouverte pour la présidentielle de 2017. Karl Zéro s'est imaginé dans la peau de l'ancien Premier ministre.
Si j’étais François Fillon injustement surnommé le "Thatcher de la Sarthe", tant la politique de la dame de fer me semble doucereuse au regard de ce que j’ai à entreprendre, je serais bien entendu satisfait d’avoir remporté cette victoire, hier au soir, face aux représentant de toutes les gauches, M. Juppé, que je salue pour sa combativité. Je lui présente tous mes voeux de bonne retraite, il est temps pour lui de profiter de la vie aux "Peupliades de Boula" près de Bordeaux, un établissement parfait pour les personnes du 3e âge encore sportif.
Désormais, étant mathématiquement élu prochain président de la République Française le 7 mai 2017, je vous propose, mes chers concitoyens, de gagner six mois. A quoi servirait désormais d’entamer une inutile campagne présidentielle où des centaines de millions d’euros vont être engloutis en pure perte ? Cet argent, la France en a besoin, dès maintenant, pour par exemple commencer à rembourser sa dette, ou payer les nombreux juges qui travaillent d’arrache-pied sur les malversations de M. Sarkozy. Mettons nous au travail dès aujourd’hui, retroussons nos manches, et montrons à l’Europe et au monde que la vraie France est de retour.
François Hollande quitte l'Elysée sur son scooter
Si j’étais François Fillon je solliciterais auprès du président sortant, M. Hollande, une entrevue dès cet après-midi.Je gage que le bon sens l’emportera -pour une fois- chez cet homme qui n’en a guère fait montre. Je vais lui demander -pour une fois encore- de faire passer l’intérêt général avant le sien propre, et de partir. Ce dès le milieu de semaine. Il n’a aucun dossier sur son bureau, les ranger sera rapide. M.Hollande comprendra qu’une sortie digne, avec les honneurs et son casque, sur son scooter et au nom de l’avenir de la France fera oublier son lamentable quinquennat, et la calamiteuse campagne dans laquelle il envisage de se lancer. Il n’y a plus personne autour de lui, il ne reste bien que M. Le Foll qui s’y fie.
J’imagine déjà, bien sûr, le tollé qu’une telle passation de pouvoir en douceur pour ne pas gaspiller de temps avec une présidentielle coureur d’avance va provoquer. La question de la constitutionnalité de cette démarche sera soulevée.
J’y répondrais de façon calme, sérieuse, pondérée, modérée, car c’est mon tempérament. La seule fois j’ai manifesté ma joie de façon exagérée, je l’ai regretté amèrement. C’était hier soir : j’ai crié "Hourra !" et ma pauvre maman en est décédé de stupeur, peu habituée qu’elle a été depuis ma naissance à me voir manifester ce genre d’extériorisation de joie bruyantes.
François Fillon : "Calme je suis, calme je resterai"
Si j’étais François Fillon, à nos candidats décontenancés par cette privation d’un inutile cirque politico-médiatique, Mme Le Pen, M. Macron ou M. Mélenchon qui vont se rouler par terre d’indignation, je les inviterais à prendre exemple sur moi: calme, sérieux, pondération, modération. Je leur dirais en substance : la pilule que personne n’a osé faire avaler aux français -depuis que je fais ce métier- et que je me prépare à leur administrer, vous n’auriez pas le courage de le faire, et vous le savez. La vie est longue, la route aussi, vous avez le temps. Vous reviendrez nous amuser lorsque la France sera remise sur les rails. L’heure n’est pas au stand-up.
Ce n’est pas de gaieté de coeur que je vais diriger ce peuple ingouvernable, mais vous verrez, vous me remercierez. "Winter is coming", comme dit mon épouse anglaise…Oui "L’hiver est là". Bonne nuit.
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