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Si j'étais... Donald Trump

Vendredi, Donald Trump sera investit 45e président des États-Unis. Karl Zéro s'est imaginé dans la peau du milliardaire.

Article rédigé par franceinfo - Karl Zéro
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Donald Trump, président élu des Etats-Unis, le 17 janvier 2017 à New York (Etats-Unis). (JIM WATSON / AFP)

Si j’étais Donald Trump, ce serait dans quelques heures que les festivités de mon couronnement mondio-visionnable commenceraient, et je n’en n’aurais pas fermé l’œil de la nuit.

Là, je ne dors pas, je tourne, en rond, soufflant, comme un gros bœuf enragé, boudiné dans mon pyjama en soie imprimé façon léopard. J’ai même plus envie de tweeter. Melania, mon épouse actuelle, a pris ses trois Stilnox et mis son masque à 20 heures, j’en ai profité pour faire monter discrètement quelques copines russes, et bien entendu nous avons fait nos petits besoins de concert, enfin comme d’hab. Mais je n’ai pas pour autant trouvé le repos après, sombrant comme à l’accoutumée telle une masse repue.

Musique ringarde à gogo !

Non, si j’étais Donald Trump, ce qui me turlupinerait, c’est qu’on va quand même claquer 200 millions de dollars – enfin c’est plus moi qui paye, mais quand même –pour cette fiesta de ouf, et que pas une seule vraie star n’a accepté de faire le déplacement. Du coup, mon discours de ce soir au Lincoln Memorial sera suivi d’un méga-concert baptisée "Make America Great Again, The Welcome Celebration", avec comme principales vedettes Toby Keith et Lee Greenwood (silence gêné).Oui. Je sais. La loose, je vous dis. Un cow-boy d’opérette qui chante Made in America et un vieux crooner tout pourri qui nous fera son tube God Bless the USA. Les idoles de mes électeurs rednecks, ça c’est sur, mais quand même. Tous les autres ont refusé. Même les Français ! Je voulais les Insus pour Un jour j’irais à New York avec toi. Ils m’ont répondu d’aller bien me faire foutre. Alors je me suis rabattu sur "Michael" Sardou, j’adore La Java de Broadway, mais même lui, il est devenu gauchiste !

Si j’étais Donald Trump, après le désastre d'aujourd'hui, on ré-attaquerait vendredi matin par un office de type religieux à l'église épiscopalienne Saint John, juste à côté de la Maison Blanche. Mine de rien, au moins, on se rapproche du but.

Le souci, c’est que l’église épiscopalienne, qui est un peu notre église anglicane à nous, est dirigé par un évêque président qui est Noir. En plus, il accepte les mariages homosexuels et, cerise sur le gâteau, il a succédé à une femme ! Pas du tout mon style d’adorateurs de Jésus. Pour vous dire, même les anglicans d’Angleterre, choqués, ont coupé les ponts avec eux. Véridique ! Je sais pas qui a choisi cette paroisse de Chippendales mais dès que je le trouve je lui dis: "T’es viré !"

Le changement dès 15h31

Après, le mauvais moment de la journée : on doit aller boire le thé avec le Kenyan, et ce qui lui sert d’épouse. Je peux pas la blairer, celle-là, alors je picolerai dans la bagnole en y allant, sinon c’est écrit, je vais la bouffer. En guise de cadeau d’adieu, Vladimir m’a fait passer 2-3 capsules de Polonium 210, si jamais discretos j’arrive à leur en coller dans la tasse. Et à 15h30, le grand moment, celui dont d’habitude, même dans leurs pires cauchemars, mes prédécesseurs Jimmy Carter, George W. Bush et Bill Clinton se réveillaient, je prêterai serment devant eux ! Y aura même Hillary, si son psy le lui permet.

Je vais faire durer le plaisir, croyez-moi. Ils me regarderont, accablés, lugubres, pétrifiés. Et là, juste au moment de jurer sur la Bible, je dirais: "Pause, faut que je fasse un tweet", je ferais un selfie de moi et j’écrirais : "Maintenant, bande de connards, essayez voir de me foutre dehors !"

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