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Si j'étais... Donald Trump

Il ne reste que trois semaines pour la campagne de l'élection présidentielle américaine avant le vote. Une campagne qui vole bas. Karl Zéro se met dans la peau de Donald Trump, candidat républicain et compare la campagne américaine à la campagne française.

Article rédigé par franceinfo - Karl Zéro
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Donald Trump, candidat républicain à l'élection présidebntielle des USA de 2016. (KENA BETANCUR / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

Si j’étais Donald Trump, je me demanderais comment on a pu tomber si bas. Je vous jurerai que c’est pas à cause de moi. Tout le monde a compris que notre élection est  "truquée par des médias corrompus qui mettent en avant des allégations complètement fausses, des mensonges éhontés, afin de faire élire ma concurrente."  Vous imaginez qu’en France, vos médias unanimes disent par exemple que Sarkozy a tellement de casseroles qu’il est carbonisé ? Que quoiqu’il arrive, c’est Alain Juppé qui va remporter la primaire et qu’il sera élu face à Marine Le Pen ? Jamais ils n’oseraient, parce que chez vous, les médias ne sont pas suivistes, et encore moins corrompus.

C’est comme s’ils suggéraient, je sais pas moi, que votre président Hollande vient de se faire hara-kiri volontairement en accumulant les bourdes stupides dans un livre de confidences ou que finalement Macron va renoncer se présenter, ou même que Jean-Frédéric Poisson existe vraiment, les français diraient non, stop les médias ! Assez de mensonges ! On vous demande de vous arrêter !

"C'était pas moi"

Mais aux Etats-Unis, c’est différent. Chez nous, plus c’est gros plus ça passe. Enfin, si j’étais Donald Trump, je me comprends. Prenez cette dame de 74 ans qui se souvient subitement aujourd’hui qu’en 1979 je me suis comporté tel une pieuvre avec elle, avec mes mains partout, sur un vol Dallas-New York en première classe. Aussitôt je rétorque:  "impossible, j’ai les bras longs mais quand même, en première il y avait d’énormes accoudoirs fixes entre les sièges. Donc :  un, c’était pas moi et deux, c’était pas en première ! "

Eh ben, 28 secondes chrono plus tard, voilà que le manuel à l’intention du personnel de bord de la compagnie Braniff - aujourd’hui disparue - qui assurait le vol en question, ressort comme par miracle sur Internet ! Et, comme par hasard toujours, on y découvre que les accoudoirs de première classe sont amovibles en les tirant vers le haut. Bouquet final, le président de cette compagnie disparue réapparait à la télé pour enfoncer le clou :  "Je confirme, faut deux secondes pour remonter l’accoudoir, eh ouais, suffit de le tirer vers le haut."

Les candidats se droguent

Vous entendez ça, et si vous êtes crédules, vous pensez:  "Woaw ! Trop forts ces journalistes anglo-saxons, c’est les meilleurs pour checker les infos !" Et ben moi je vous dis:  "trucage !" Filer 50 dollars à une actrice en fin de carrière pour qu’elle raconte n’importe quoi, publier le fac-similé d’un faux manuel et faire dire à un clodo qu’il a été président d’une compagnie aérienne et qu’il suffisait de tirer vers le haut, ça, ça nous entraîne vers le bas !  Voilà !

Si j’étais Donald Trump, quand je suggère qu’Hillary doit être dopée, je vous dirais que c’est une simple constatation : "Au début du dernier débat, elle était gonflée à bloc. A la fin, elle pouvait à peine rejoindre sa voiture !" Bill Clinton et son frère, ils étaient connus pour ça, la coke, en Arkansas dans les années 80. On les appelait les  "Truffes Blanches". Evidemment, là encore, c’est pas chez vous que ça arriverait. J’ai regardé le premier débat de votre primaire de la droite et du centre (c’est quoi le  "centre", au fait ? Ça sert à quoi ?)… et franchement, et je m’y connais, ils n’avaient rien pris. A part Copé qui était visiblement chargé comme une mule, j’ai même cru que j’avais zappé par inadvertance et que c’était un épisode de Narcos.  Mais les autres non. Rien d’illégal. Bon, Sarkozy prend visiblement des calmants, mais c’est pour ses tics, et Juppé, il ne devrait plus accepter de débat le soir après sa camomille.

Voilà, enfin je dis ça, je dis rien. De toutes façons, si j’étais Donald Trump, dans 22 jours, vous m’auriez tous oublié.

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