Si j'étais... Bernard Cazeneuve
Karl Zéro s'est imaginé dans la peau de Bernard Cazeneuve, Premier ministre.
Bernard Cazeneuve est officiellement Premier ministre depuis mardi 6 décembre. SI j'étais lui, je ne pourrais m’empêcher, même si ce n’est guère dans ma nature, d’enrager. Car j’éprouve quelques regrets, c’est un euphémisme.
Que le président Hollande ne m’a-t-il désigné Premier ministre plus tôt ? A la place de cet hidalgo aux cheveux de jais, de troll catalan qui vient de me céder son fauteuil, avec commisération, en plus, pour aller chercher fortune face à ses pairs, les trois "M les Maudits" de la gauche, Montebourg, Macron et Mélenchon ? Ces chiens ! Oui, vous l’avez certainement relevé, chez les chiens aussi, c’est l’année des M !
Et dire que ce Manual Valls de la Mancha, puisque c’est son nom, va aller grogner avec ses semblables devant une écuelle vide de soupe ! Ce déplorable Judas Iscariote qui, tout au long de son inutile mandature complota contre celui qui l’avait fait prince ! Que fera-t-il, après avoir été évincé de cette course fratricide, sinon ballotter au bout de la corde du remord, une fois dilapidées en pure perte les pauvres pièces d’or de sa traîtrise ?
Si seulement j'avais été nommé plus tôt
Ah, nous n’en serions pas là, si moi, Bernard Cazeneuve, j’avais été nommé plus tôt à Matignon, croyez-moi ! J’aurais redressé la France, moi, en promulguant l’état d’urgence non seulement en termes de sécurité, mais aussi de chômage, de précarité, d’immigration, d’éducation, de tout et du reste !
Partout, soldats, gendarmes et policiers auraient surveillé la bonne marche de notre économie, de notre système ! Passant par les armes sans autre forme de procès celles et ceux qui auraient eu un début d’once de comportement anti-patriotique ! Et c’est un président Hollande vainqueur, rajeuni et puissant qui se présenterait aujourd’hui devant les Français, non pour bredouiller les raisons de son échec ahurissant, mais pour un plébiscite digne de l’Antique !
Même Cresson a eu sa salade
Hélas, si j’étais Bernard Cazeneuve, je ne serais que chef d’un gouvernement qu’on annonce déjà comme le plus éphémère de l’histoire de la Ve République. D’où ma rage de remplaçant qu’on n’extirpe que bien trop tard du banc de touche. C’est écrit: je ne vais rien avoir le temps de faire.
Même Edith Cresson, qui n’eut que 323 jours à Matignon, a laissé son empreinte ! Une salade porte son nom ! C’est peu, certes, mais c’est toujours ça. Pensons aux générations futures !
Mme Aubry, et M. Evin, pourtant deux cas cliniques, ont leurs lois qui font fièrement perdurer leurs patronymes. Madelin aussi, lui qui ne passa que dix minutes à son ministère… même la grotesque loi El Khomri et son inventrice resteront ! Sans parler de la Loi Périssol ! Même une marque d’apéritif a eu sa loi ! Et moi ? Peau de zébi ! La session parlementaire s’arrêtera fin février, j’ai plus le temps de rien inventer ! Zobi la mouche !
Que puis-je faire en cinq mois seulement ?
Si j’étais Bernard Cazeneuve, à part reconduire l’état d’urgence, je ferais quoi, en cinq mois ? Un enfant ? Pas le temps ! Je vais expédier les affaires courantes, publier les décrets, et branler le mammouth. Je ne parle évidemment pas du président, même si je flaire que l’oisiveté aidant, son embonpoint va rejoindre d’ici peu celui de notre Depardieu national.
Remarquez, je suis républicain, et si la France l’exige… Mais à choisir, je préfère lui chanter chaque soir le succès de mon idole de jeunesse Karen Chéryl, Musique maestro ! "Garde-moi avec toi, amoureusement, éternellement, garde-moi avec toi, comme dans les rêves comme au cinéma, je n'ai pas peur de la vie qui nous attend, Je t’obéirai aveuglément."
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