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Réparties de campagne. En 2017, le "risque fou" de François Fillon, qui dit qu'il maintiendra sa candidature sauf s'il est mis en examen

"Qui imagine un seul instant le général de Gaulle mis en examen ?" Cette phrase de François Fillon à l’été 2016, tout le monde s’en souvient. Et c’est justement au candidat de la droite que Cyril Lacarrière s’intéresse aujourd’hui dans "Reparties de campagne", la chronique de franceinfo qui revient tout l’été sur les moments marquants des présidentielles dans les médias.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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François Fillon, alors candidat à la présidentielle, au "20h" de TF1, le 26 janvier 2017. (PIERRE CONSTANT / AFP)

Jeudi 26 janvier 2017. François Fillon est face à Gilles Bouleau, au "20h" de TF1, et l‘exercice est difficile. Le candidat de la droite à l'élection présidentielle est venu pour se défendre des révélations du Canard enchaîné. Le journal l’accuse d’avoir employé sa femme lorsqu’il était député. Un emploi fictif selon le Canard enchaîné

Sur le plateau, François Fillon semble déterminé au point de lâcher. "Il n'y a qu'une seule chose qui m'empêcherait d'être candidat, c'est si mon honneur était atteint. Si j'étais mis en examen." Un signal fort que François Fillon envoie à son camp et à la justice.

Gilles Bouleau nous raconte ce qu’il s’est dit sur le moment. "Mais est-ce qu'il n'est pas en train de se refermer un piège sur lui-même ? Et en même temps je me dis qui s'il fait ça c'est qu'il sait qu'il ne peut rien y avoir qui se termine par une mise en examen. Sinon, le risque est fou !" Un risque fou que les équipes de François Fillon vont également découvrir en direct. Thierry Solère, qui était son porte-parole, se souvient de ce moment de télé. "On ne sait pas ce qu'il va dire. On écoute..."

Improvisation ou coup de com préparé, Gilles Bouleau nous donne sa version. "L'histoire dit que la phrase n'avait pas forcément été scriptée, analysée, et que c'est lui, dans un élan de réassurance, de forfanterie, de stratégie, qui s'est dit : hop !" 

"C'est 'le' moment, il s'emprisonne lui-même"

Sans le savoir peut-être, François Fillon engage donc un bras de fer avec la justice. Ce qui provoquera le départ de nombreux proches, dont son ancien porte-parole, Thierry Solère. "Il était entré dans un combat contre l'institution judiciaire, ça portait le germe du fait que ça ne pouvait pas fonctionner. Quand vous êtes président de la République, vous êtes le garant des institutions."

Une période désastreuse, même si à en croire Gilles Bouleau, le candidat n’avait peut-être pas anticipé toutes les conséquences de cette déclaration. "C'est 'le' moment. Il s'emprisonne lui-même puisqu'il fixe lui-même les règles du jeu. Personne ne lui avait demandé ! Je pense qu'à aucun moment François Fillon ne devine alors le zèle, le professionnalisme, la rapidité avec lesquels avec l'étau judiciaire va se refermer." François Fillon sera bel et bien mis en examen à peine deux mois plus tard. Il terminera troisième du premier tour de l’élection présidentielle. 

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