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Où acheter un bien immobilier en Europe ?

Nombre de transactions, climat économique, taux des prêts immobiliers, le réseau d’agences ERA publie son étude périodique sur les marchés de différents pays d’Europe. Instructif. Décryptage des résultats de cette étude avec Jean Michel Guérin, directeur général du site immobilier "De Particulier à Particulier".
Article rédigé par Jean-Michel Guérin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Istanbul, l'une des capitales les moins chères d'Europe pour acheter © RF)

 Alors précisons d’abord, explique Jean-Michel Guérin, du site immobilier PAP que le réseau ERA n’est présent ni au Royaume Uni, ni en Espagne, et que la comparaison est donc partielle, mais instructive. Il ressort d’abord de cette étude que, depuis 2008, chaque pays a été touché différemment par la crise, et chaque pays y a apporté ses propres solutions, en fonction de la culture de ses habitants, de son tissu économique et de sa propre histoire de la propriété. On se doute bien que les marchés ne réagissent pas de la même façon lorsque le taux de propriétaire est de plus de 80%, comme c’est le cas en Bulgarie, voire plus de 90% en Roumanie, que dans les pays où ce taux peine à franchir la barre des 50%, comme en Allemagne.

Les deux ne vont pas forcément de pair : le pays d’Europe, dans la comparaison qui est faite dans l’étude, où il y a le plus de transactions, c’est la France, et pourtant ce n’est pas là que le marché immobilier va le mieux. Mais avec un nombre de transaction aux alentours de 720.000, en baisse de 12% par rapport en 2012, la France est au même niveau que la Turquie et devance l’Allemagne, alors qu’il s’agit de deux pays qui comptent plus de 80 millions d’habitants. Pour le reste, il faut regarder les tendances, puisque le nombre de transactions est directement lié au nombre d’habitants, La chute la plus importante a été marquée par le Portugal , -15%, suivi de ... la France -12% . Le nombre de transactions a, quant à lui, augmenté en Suisse, qui est aussi le marché le plus cher d’Europe, suivie de... La France ! Le marché suisse se porte bien, le marché français est figé. En Turquie le prix moyen au mètre carré, au plan national est de 475 euros le mètre carré, et même à Istanbul, il se situe aux alentours de 500 à 600 euros. On se situe au même niveau en Bulgarie, mais la capitale y est plus chère, puisque l’on atteint les 750 euros. Mais, cela reste très abordable, par rapport à la Suisse et à Genève, la plus chère des capitales étudiées (je rappelle que Londres ne figure pas dans l’étude). Le mètre carré s’y vend à 10.000 euros, contre 8.600 à Paris. En Autriche, troisième pays le plus cher, on est aux alentours de 4.100 euros, à Vienne, alors qu’à Lisbonne on est descendu à 1.100 euros le mètre carré.

En Allemagne, le pays est décentralisé au travers de ses landers et de nombreuses grandes villes, et les allemands ont la culture de la prudence. Le Portugal s’estenfoncé dans une crise dont il peine à sortir, et en Turquie, pays qui n’est pas dans l’euro, on emprunte à 9%, sur 10 ans maximum, et il faut un apport personnel de 25% au moins ! Enfin, notons que, d’un pays à l’autre, la qualité du bâti n’est pas la même. Et aux Pays-Bas, le gouvernement a dû prendre des mesures spectaculaires, avec la réduction des droits de mutation (de 6 à 2%) et l’allongement à 30 ans de la durée des prêts.

C’est intéressant d’un point de vue des tendances globales en Europe, et elle permet aux investisseurs de détecter les marchés les plus prometteurs, et la Turquie, entre autres en fait partie, sous réserve de stabilité politique. Pour le reste, la comparaison entre des pays si différents reste délicate.

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