Premier intérêt de ces annonces, elles viennent confirmer ce que les autoritéspeinaient à admettre : APB était jusque-là loin de fonctionneridéalement...Pourtant au départ l'intention est bonne...Ils'agit de rationnaliser les procédures d'orientation après le bac en créant unportail unique. Il faut dire qu'on revient de loin. Un peu d'histoire - çaparlera aux 40 ans et plus - : il était un temps où lesinscriptions à l'université imposaientde faire la queue devant les facs, parfois pendant la nuit précédantl'ouverture des guichets. Ensuite, cette fois les trentenaires sereconnaitront, le minitel est venu au secours avec le système Ravel, mais ilfallait encore effectuer des procédures distinctes selon le typed'établissement dans lequel on voulait s'inscrire. Puis APB est venu, pouressayer de tout régler sur une seule plateforme.Plutôt un progrès donc... Aceci près que l'extrême complexité de notre enseignement supérieur n'est pasévidente à faire rentrer dans une plateforme. Je ne vais pas lister toutes lespossibilités ouvertes aux bacheliers, mais rappeler qu'il peuvent aller dansdes filières publiques, consulaires, associatives ou privées, pour des cursusqui durent de deux à cinq ans, sur tout le territoire pour certaines, enfonction de la géographie pour d'autres, des filières sélectives ou nonsélectives, et quand elles sont sélectives elles peuvent imposer laconstitution d'un dossier ou imposer de passer des concours.Un casse-tête chinois.Oui.Avec en plus des règles à la fois subtiles et absconses quant à la façond'ordonner ses vœux.Car la complexité vient de là : chaque candidatau bac peut formuler jusqu'à 36 vœux !Etcela donc à partir du 20 janvier, et l'ordre de ces vœux compte si bien que lesjeunes et les familles ont le droit de le modifier jusqu'au dernier moment.Et cet ordre est stratégique.Ilfaut vraiment se renseigner, filière par filière, sur la façon de hiérarchiserses demandes, car cela va avoir une influence sur les chances de succès. Enlicence universitaire, pour affecter un bachelier, le logiciel prend en comptel'académie d'obtention du bac, l'ordre des vœux. Et si cela ne suffit pas, untirage au sort géré par APB décidera en dernier recours.Quelles améliorations a annoncé GenevièveFioraso ?D'abordla création d'un numéro vert gratuit. 100.000questions sont posées aux rectorats et au ministère chaque année ; ilouvrira en mars. Ensuite il y a un choix très politique :" l'université, qui accueille 62% des étudiants, rappelle Geneviève Fioraso,apparaissait jusqu'ici en dernière place dans les recherches des lycéens. Désormais,les formations publiques se situent en tête. " En plus, si on ne valideaucun choix, ce qui est le cas de dizaines de milliers de jeunes, eh bien onsera désormais automatiquement inscrit à l'université.Il s'agit clairement d'accroître les nombred'étudiants en licence.Lenombre d'étudiants augmente, mais cette augmentation se fait au profit desfilières sélectives – y compris universitaires. Si on ôte ces filières, ainsique droit, médecine et Staps – le sport -, les premiers cycles universitairesperdent des parts de marché. D'où aussile lancement d'une campagne de communication à 700.000 euros avecpour slogan : "l'université, un choix qui me réussit". Et lasimplification des intitulés de licences, qui ont été ramené à 45 pouraméliorer la lisibilité de l'offre.Diminution du nombre d'intitulés mais augmentation du nombre delicences sélectives.C'est ce qu'explique Bernard Koehret, le maître d'œuvre d'APB : " Enlicence, il y a trois possibilités. L'université peut décider d'accueillir tousles étudiants ("capacité maximum"), avoir une capacité restreinte (unnombre de places limité déclaré par l'université) ou bien être sélective (surtest, dossier scolaire...) dans le cas où un pré-requis est demandé, parexemple un niveau en langue ou en sport. Le nombre de licences sélectives abeaucoup augmenté ces dernières années, passant de 50 à 100 en cinq ans. "On est donc en train, subrepticement, de glisser vers une généralisation de lasélection, sauf qu'on ne le dit pas. Et c'est peut-être dommage. D'abord auplan politique parce que cela pourrait faire l'objet d'un débat public, maisaussi au plan pratique puisque les élèves qui en ont les moyens scolairesplébiscitent les filières sélectives ; C'est donc plutôt un argument quiattire. Il fait d'ailleurs le succès des classes préparatoires.Dernière nouveauté : APB va gérer aussi lesréorientations en licence.C'est un autre casse-tête. Mais les étudiants devront toujours remplir un dossier enparallèle. Attention, je rappelle aussi que les écoles d'infirmièresne sont toujours pas sur APB, tout comme les IEP (Instituts d'étudespolitiques) et l'université Paris-Dauphine. Il en va de même d'un certainnombre d'écoles privées.Ouverture donc de cet APB nouvelle formule le 20janvier.