A quoi servent l’orientation « active » et… les conseillers d’orientation psychologues ?
Principaux éléments de la chronique :
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Quand le mot « orientation » est prononcé pendant le parcours scolaire, c’est généralement qu’il y a un problème. « J’ai été orienté », c’est rarement dans une filière d’excellence…
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Orientation ACTIVE pour sortir de l’orientation par défaut. Principe : obligation d’information des étudiants avant de s’inscrire à la fac. Remplissent dossier. L’université dit, au regard du niveau et du projet du jeune, ce qu’elle en pense.
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L’avis n’est qu’un avis. Le jeune reste maître de son choix. A noter : c’est le seul endroit du parcours scolaire, de la maternelle à bac+5, où les enseignants, les adultes, renoncent à assumer leur responsabilité qui est de dire à un élève : « au vu de ton profil, tu peux ou tu ne peux pas espérer réussir dans cette filière »… Comme on en veut pas de vraie sélection, on demande aux jeunes de s’auto sélectionner…
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Ce rôle de conseil, justement, peut être tenu par les conseillers d’orientation psychologues…Mais leur mission est très débattue – plusieurs rapports depuis quatre ans, dont celui du député UMP Frédéric Reiss.
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Rappelle d’abord que Copsy sont notoirement peu nombreux : 4 308 = 1 pour 3500 élèves du secondaire !!!
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Or les Copsy disent , je cite, que ce qui compte c’est « la dimension humaine et intime des choix ». Comme en plus ils ont plein de missions, cette individualisation de l’accompagnement n’est vraie que pour un petit nombre d’élèves.
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C’est la réputation des Conseillers d’orientation… « Ils ne sont jamais là », disent souvent les élèves… Le rapporteur a souvent entendu, lors de ses entretiens, ce reproche à l’égard des COPsy. De leur côté, les COPsy rencontrés disent « en avoir assez » d’entendre ce que l’un d’entre eux a qualifié de « rengaine ».
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En fait deux vérités : les Copsy travaillent mais organisation de ce travail fait que la disponibilité pour les entretiens en face à face est largement insuffisante.
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Ce que propose le rapport. Pour Frédéric Reiss, la mission est claire
« Le métier des futurs conseillers d’orientation doit être centré « sur la mission de faire connaître le monde économique, les entreprises, les formations et leurs possibilités d’insertion professionnelle ». - Ça semble logique… Et ça ne l’est pas.
Opposition, ancienne, entre : - approche centrée sur l’épanouissement de l’élève, sa personnalité – l’approche « psy » qui l’a emporté en France avec il y a une petite vingtaine d’année ce mot psychologue (et la formation qui va avec) accolé à l’intitulé de la fonction ;
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approche centrée sur l’emploi, fondatrice de la fonction – les premiers services d’orientation datent du début du siècle, quand il fat trouver du travail à des migrants pauvres, en pleine révolution industrielle.
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En tout cas les COP sont au cœur des enjeux du moment… Or c’est « un corps démuni placé au centre de la crise de l’orientation ». Position inconfortable… D’autant que l’offre privée explose – le coaching orientation…
Pour en savoir plus :
- La loi Pécresse sur les universités et son volet « orientation active », sur le site officiel de la loi.
- Le rapport de Frédéric Reiss, qui vient de sortir
- Le rapport d’Irène Tharin (députée), intitulé Orientation, réussite scolaire : ensemble relevons le défi (2005), et le rapport des Inspections générales de l’Education nationale sur Le fonctionnement des services d’information et d’orientation.
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Le site de l’Association des conseillers d’orientation (Acop).
Pour discuter, échanger… :
- Le forum L’éducation en débat.
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