Profession : reporter. Un voilier reporter et capteur de sons
C’est une première. Personne n’a raconté le tour du monde à la voile en solitaire, sans escale et sans assistance de cette façon. Le bateau de Thomas Ruyant équipé de 16 micros, va capter les sons du grand large pour retranscrire l’ambiance à bord.
Linkedout, le bateau de Thomas Ruyant équipé de 16 micros captera les sons du grand large et de l’ambiance à bord. C'est une première pour un tour du monde en solitaire à la voile. Un véritable carnet sonore de la traversée des océans à écouter sur franceinfo. Le 9e Vendée Globe s'élance à 13h des Sables d'Olonne aujourd'hui, dimanche 8 novembre.
On a toujours du mal à retranscrire ce qu’on vit par les mots
Le navigateur Thomas Ruyantfranceinfo
Avec les nouvelles technologies, les skippers se sont habitués à faire des "Face Camera" pour la presse et les réseaux sociaux, ils filment les dauphins et les couchers de soleil, mais ces prises de vues sont toujours intégrées dans un temps de relâche pendant la course. Cette récréation profite d’une accalmie des éléments naturels.
13 caméras et 16 micros, un dispositif complexe imaginé par l'artiste Molécule
"C’est une pause sympa, on donne des nouvelles, on partage une image, mais on ne parvient jamais à retranscrire les réelles conditions de notre défi sportif". Pour cette raison, le navigateur dunkerquois a accepté d’embarquer le dispositif audiovisuel de l’artiste Molécule : 13 caméras, 16 micros. Une décision qui n’est pas anodine pour un skipper qui ambitionne de gagner la course et répondre au défi sportif. Car chaque gramme compte pour la compétitivité du bateau. Sans compter que le système embarqué est aussi un vecteur de consommation d’énergie.
L’installation vertigineuse a nécessité des journées d’études et de calculs, d’essais entre les techniciens de l’équipe Thomas Ruyant et ceux de Molécule. Les micros sont partout. Dans la quille, le mat, à la proue, à l’intérieur du cockpit. Outre la qualité technique, il faut penser à la fixation et la solidité de ce matériel livré aux déferlantes et aux rugissants.
Une autre écriture journalistique
Jour et nuit, rien n’échappera aux micros : la vie à l’intérieur du bateau, les éléments naturels hors du cockpit, les conditions de navigation. D’habitude, c’est le skipper qui raconte son bateau, là c’est le bateau qui racontera le navigateur. Un voilier reporter qui par les sons captés donnera à voir. Ce n’est pas une démarche artistique, c’est une autre écriture journalistique. Une narration éditoriale qui pourra mieux que n’importe quel navigateur porter la réalité d’un sport qui se pratique en solitaire, au cœur des océans.
C’est inédit. Et rien ne dit que cette opération ira à son terme. Les micros tiendront-ils le choc, et le bateau ne croisera-t-il pas un OFNI (objet flottant non identifié) ? L’appréhension est légitime, mais dans une époque qui brille par sa frilosité, l’audace d’un tel projet génère de l’enthousiasme et entretient une capacité à rêver.
Et comme tous les bateaux engagés dans cette compétition, Linkedout raconte une histoire, celle d’une mise en réseaux de précaires qui ne disposent pas de réseaux, une idée de l’association Entourage. Et le groupe Advens, spécialisé dans la cybersécurité, sponsor de Thomas Ruyant n’a pas donné son nom au bateau comme la coutume le veut. Il a préféré valoriser le travail d’inclusion de Linkedout.
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