Profession : reporter. La bataille du fait, valeur cardinale de l'information
Le Covid, un virus créé pour détruire l'économie. Une fabrication des élites pour s'enrichir sur le dos des pauvres. Et dans le fond, la terre n'est-elle pas plate ? Une pandémie est un terreau pour la désinformation et c'est dans ce contexte que l'ONG Reporters sans Frontière lance Fight for Facts, une campagne qui remet le fait au centre.
Le fait, valeur cardinale du journalisme. Le fait doit toujours l'emporter sur la croyance, mais quand le fait se retrouve par nature indéfini, la croyance se propage à partir d'hypothèses biaisées. L'ONG Reporters sans Frontières lance Fight for Facts, une campagne qui remet le fait au centre.
A ce titre, l'exemple de la crise que nous traversons est révélateur. Une situation inédite, des injonctions politiques contradictoires, et des scientifiques non alignés. La désinformation ne peut rêver meilleur contexte. Autorités politiques et sanitaires décriées et la défiance envers le journalisme renforcée.
La désinformation part toujours d'une question frappée du bon sens
Pour se propager, elle doit être crédible. Elle explore alors les zones d'ombre du fait pour le questionner et apporter des réponses toutes faites qui vont constituer la fake news. L'Organisation Mondiale de la Santé lui a même donné un nom : "l'infodémie". Alors bien sur, le procédé existait bien avant Donald Trump et la Covid. La désinformation portait le nom de rumeur, négationnisme. Aujourd'hui, on parle plus de complotisme.
Viraliser le fait surtout quand il est indéfini prend du temps. La fameuse métaphore du mensonge qui a fait le tour de la planète quand la vérité n'a pas encore enfilé ses chaussures n'a jamais été aussi probante. Et il ne faut pas sous estimer la portée de ces pouvoirs de nuisance. Oui, ces canaux émetteurs trouvent récepteurs. Ricaner sur le dos des reptiliens et croire que le coronavirus a été intentionnellement fabriqué dans un laboratoire est antinomique.
Quand le sens critique se confond avec la radicalité
C'est parce que les temps sont troublés, que les lanceurs d'alertes sont empêchés parce que parfois réduits justement à du complotisme, parce que notre époque ne sait plus ce qu'est le sens critique et le confond avec l'expression d'une radicalité partisane que Reporters sans Frontières a lancé une campagne internationale Fight for Facts.
Violence d'État, violations des droits de l'homme, tragédies de santé publique, difficultés des migrants, discrimination à l'égard des femmes, quatre vidéos s'attardent sur des faits d'actualité, mais disparaît progressivement dans la narration l'angle critique et le sens profond.
«À l'heure où le journalisme est critiqué de toutes parts, le discours populiste gagne du terrain, les violences contre les journalistes se multiplient et une information fiable peine à être visible sur les réseaux sociaux, RSF veut rappeler qu'aucun des grands problèmes de l'humanité pourrait être résolu sans un journalisme libre et indépendant », Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans Frontières.
Destinée au grand public, ces vidéos réalisées avec le soutien de l'Agence Française de Développement sont diffusées sur les chaînes de télévision, partagées sur les réseaux sociaux et accessibles à tous les sites Web qui le souhaitent. Et elles seront disponibles en dix langues (anglais, français, espagnol, portugais, allemand, suédois, finnois, russe, turc et chinois simplifié).
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