Prenez soin de vous. Devenez minimaliste
Tous les jours, Edwige Coupez propose des clés et des conseils pour le bien-être au quotidien. Aujourd'hui, revenez à l'essentiel en vous débarrassant du superflu.
Et si vous donniez un sens au traditionnel grand ménage de printemps. Et si vous allégiez votre intérieur et votre esprit en vous débarrassant des objets superflus ? Bref, et si vous deveniez minimaliste?
Rien à vois avec l'ascétisme. Il ne s'agit pas de vivre comme Diogène dans son tonneau, mais de revenir à l'essentiel en ne gardant que le strict nécessaire. C'est ce que font depuis presque dix ans les EcoloHumanistes Romain Haonfaure et Jean François Rochas-Parrot. Ils partagent leur expérience dans un livre Vivre avec moins pour vivre heureux, aux éditions Rustica, avec cent actions en infographies pour agir au quotidien.
S'interroger sur chacun de ses besoins
Vous pouvez commencer par votre garde-robe avec la capsule 333, pour 33 vêtements tous les trois mois. Vous choisissez 33 pièces : vêtements, bijoux, chaussures, accessoires. Pour vous aider à choisir, la Japonaise Marie Kondo, auteur du best-seller La magie du rangement, conseille de ne garder que ce qui vous met en joie. Le reste ? Vous l'empaquetez dans un carton jusqu’à la saison suivante. Idéal pour faire le tri dans vos placards et pour en finir avec les prises de tête du matin pour s'habiller.
Encore plus radical, le jeu du Minsgame consiste à placer une grande caisse chez vous dans l’entrée et chaque jour pendant un mois, d'y déposez un objet le premier jour, deux le deuxième, trois le troisième jour et ainsi de suite. C'est facile au début, beaucoup moins le 31 du mois. Pour vous motiver, vous organise un défi avec des amis pour voir qui va tenir le plus longtemps.
Riche en se débarassant de tout
Un minimaliste américain, Ryan Nicodemus, auteur d'un documentaire sur Netflix, raconte qu'il s'est senti riche pour la première fois de sa vie, le jour où il s'est débarrassé de tout. Quant au Japonais Fumio Sasaki, qui a eu un déclic après le tsunami de 2011, il dit avoir gagné en liberté.
Nos deux écolo-humanistes affirment eux avoir gagné des mètres carré et du temps, deux biens rares et précieux de nos jours. Posséder moins, c'est plus de place, moins de ménage, moins de rangement. Ils en ont profité aussi pour faire le tri dans leur esprit et dans leurs relations, en s'éloignant des gens toxiques. Même chose dans leur emploi du temps. Ils ont inversé le postulat. Pour eux, c'est l'argent qui est du temps et non l'inverse. Ils ont converti leurs besoins en somme d'argent nécessaire. Au delà, ils estiment perdre leur temps et s'accordent une après-midi de congés. Leur démarche a aussi une dimension politique et engagée : "Si tous les humains vivaient comme nous les Français, il faudrait plus de deux planètes Terre pour subvenir à nos besoins. Nous vivons de plus en plus à crédit. Nous n'avons plus le choix. Nous devons collectivement changer nos modes de vie."
Jean-François Rochas-Parrot reconnaît que les petits gestes du quotidien ne suffiront pas à sauver la planète, mais ils restent nécessaires, pour que chacun gagne en sobriété. "S'interroger sur ces besoins est un premier pas qui permet ensuite de gagner en autonomie pour ne plus être autant dépendant de la société de consommation." dit-il. Cette autonomie amène à l'étape suivante, celle de s'engager dans des projets coopératifs.
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