Planète influenceurs. Irene, l'agro-influenceuse espagnole qui lutte contre les stéréotypes
Cet été, franceinfo vous emmène à la rencontre des influenceurs et des influenceuses du monde. Chaque jour, un homme ou une femme qui s'engage et met sa notoriété numérique au service d'une cause. Aujourd'hui, Irene Nonay, 28 ans, agricultrice de la région de Navarre, en Espagne.
En 2020, Irene a plaqué son métier de pharmacienne à Pampelune pour reprendre ce que son grand-père et le père de son grand-père avaient fait avant elle : cultiver la terre, élever des amandiers. "Les jeunes se sont déconnectés de la ruralité, de la vie dans les villages, indique-t-elle. Ils ne savent même plus comment on cultive ce qu’on mange. Ils voient les aliments au supermarché et ils oublient que derrière, il y a le travail d’un agriculteur. Je me suis rendu compte qu’il y avait une grande méconnaissance de la société ; et pour moi c’est très important de rendre le monde agricole un peu plus visible."
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Pour ses abonnés Irene photographie ses amandiers, dans la brume du matin ou la lueur du soir, elle filme le vol d’un bourdon entre deux coquelicots ou son tracteur dans ses autres cultures. "Ils me demandent comment on fait ceci ou cela. Comment on récolte les brocolis, comment on fait des bottes de pailles."
Plein de gens m’écrivent des mots gentils pour me dire qu’ils aiment ce que je fais, ça me donne beaucoup de courage.
Irene Nonayà franceinfo
Car la vie est loin d’être idyllique dans le canyon des Bardenas : pieds dans la neige en hiver, 40 degrés l’été, Irene travaille 12 heures par jour mais elle ne cesse de montrer, de décrire, de partager... pour casser les stéréotypes. "Je ne sais pas si en France c’est pareil mais longtemps ici, on a pensé que ceux qui restaient à la campagne, c’est ceux qui n’étaient pas capables de faire autre chose. Or pour nous c’est un choix ! Nous sommes de plus en plus nombreux à avoir étudié à l’université, à avoir voyagé. Moi j’ai fait un Erasmus, je suis allée en Angleterre, au Canada et finalement j’ai décidé de revenir à la terre. Ce que nous faisons, nous l’avons voulu."
La jeune femme échange régulièrement avec d’autres agro-influenceurs,sans oublier ses priorités. "Tous les jeunes agriculteurs qui publient beaucoup comme moi sur les réseaux ont bien conscience que leur vrai travail, c’est la terre ! On ne veut pas devenir des influenceurs à temps complet, oh ça non [rire] !" Irene s’est pourtant promis de ne jamais refuser un reportage ou une interview qui permettrait de toujours mieux faire connaître son métier.
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