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Planète Géo. Le Gange, fleuve asphyxié, comment le sauver ?

Le Gange est sensé purifier l’âme, en même temps, c’est lui qu’il faudrait purifier tant il est souillé par l’homme.

Article rédigé par franceinfo, Sandrine Marcy
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
"Planète Géo" : une photo, un reportage, une carte ou un portrait issus du magazine "Géo". (ARTHUR DEBAT / GETTY IMAGES)

Un fleuve pur à sa source

Le photographe Franck Vogel poursuit une quête inlassable : nous montrer la splendeur perdue des fleuves de la planète, bridés par les barrages, asphyxiés par la pollution.

Cette fois-ci, il est remonté jusqu’à la source du Gange, dans les replis de l’Himalaya, où l’eau est de toute pureté.

Le magazine Géo publie son reportage avec en ouverture, une photo qui tient du miracle…avec Baba Shridar Das, un sâdhu de 42 ans qui se purifie dans l’eau.

Ce sâdhu honore la déesse Ganga...dans une eau à 2 degrés. (FRANCK VOGEL / GEO)

Qualités exceptionnelles de l'eau

La fameuse pureté du Gange n’est pas qu’un mythe, assure le docteur Krishna Khairnar, virologue à l’Institut national de recherche sur l’environnement (Neeri). Ses eaux savent se régénérer, grâce à leur richesse en bactériophages -des virus issus du pergélisol himalayen-, capables d’éliminer les bactéries. Thomas Saintourens précise dans ce reportage : "Grâce à ce pouvoir auto-nettoyant, qui permet de venir à bout de microbes tels que ceux du choléra, un verre rempli d’eau du Gange demeure exempt de tout signe de putréfaction, même au bout de plusieurs années… L’eau du Gange bénéficie d’un taux d’oxygénation record"..

Le Gange asphyxié par la pollution

140 kilomètres plus bas, le gigantesque barrage de Tehri, ne laissera passer plus que 10% du débit. Ensuite, jusqu’au golfe du Bengale, le fleuve sacré reçoit les rejets toxiques de 760 usines "très polluantes".

 Et puis, il y a les pèlerinages gigantesques qui contribuent à la pollution.

Aux abords des bidonvilles de Rishikesh, le Gange glougloute sous une épaisse couche de mousse blanche, A mesure que l’on descend le cours, les détritus s’amoncellent et les poisons s’infiltrent. La ville sacrée d’Haridwar (380 000 habitants) y déverse ses égouts mais aussi ses cadavres, tout juste calcinés sur des bûchers et leurs couronnes de fleurs.

Le Gange en sursis

Aujourd’hui, le Gange est en sursis malgré tous les plans de secours qui se sont succédés ! Attendus dans un premier temps pour 2018, les signes de guérison se font attendre ! "Plus de six milliards de dollars engloutis, dont une partie détournée par la corruption, comme a fini par le reconnaître ouvertement l’ancien ministre des Ressources en eau et de la Restauration du Gange, Shashi Shekhar". 

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