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Planète Géo. L'enfer chinois des Ouïghours

Des camps de rééducation politique où sont détenus des centaines de milliers d’Ouïghours : ça se passe au Xinjiang, en Chine. Une quinzaine d’organisations de défense des droits de l’homme réclame la création d’une enquête de l’ONU.

Article rédigé par franceinfo, Sandrine Marcy
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
"Planète Géo" : une photo, un reportage, une carte ou un portrait issus du magazine "Géo". (ARTHUR DEBAT / GETTY IMAGES)

La répression pratiquée par le gouvernement chinois à l’encontre des Ouïghours, musulmans d’origine turque s'est durcie au Xinjiang : un million d’habitants seraient détenus dans des camps de rééducation politique.

Une région stratégique 

Le Xinjiang, cette région située dans le grand ouest de la Chine, est immense (grande comme trois fois la France), en partie désertique, parsemée d’oasis et bordée de montagnes.

Une zone stratégique pour la Chine : son sous-sol regorge de pétrole, de gaz et de charbon qu'elle exploite en permanence.

Une armée de derricks pour pomper le plus grand champ pétrolifère du Xinjiang. (PATRICK WACK / GEO)


Le Xinjiang, situé à la frontière avec le Pakistan, le Kirghizistan et le Kazakhstan
est censé être "la tête de pont" commerciale de la Chine en Asie centrale : Pékin tissent les "nouvelles routes de la soie", avec des voies ferrées rapides et des autoroutes.

Une zone ultra fermée

 "Jusqu'au milieu du XXe siècle, les caravanes sillonnaient ce territoire, Kachgar représentant un lieu mythique pour les voyageurs, une étape-phare sur la route de la soie".

Cette province située aux confins de l’Asie centrale, a un peuplement différent de la majorité Han du pays. Les Ouïghours, musulmans d’origine turque, et les autres "nationalités" sont majoritaires ; mais les Hans, groupe dominant en Chine, représentent plus de 40% de la population : dès 1950, une politique d’émigration massive de Hans de l’est de la Chine a été encouragée.

Les femmes ouïghours sont de plus en plus incitées à enlever leur foulard. (PATRICK WACK / GEO)

Le journaliste Simon Leplâtre, correspondant du @lemondefr à Shanghaï, fait partie des rares reporteurs à avoir pu se rendre au Xinjiang. Tous décrivent l’omniprésence policière. Il raconte son expérience dans le magazine Géo.

L'enfer des Ouïghours

Sous prétexte de lutte antiterroriste, les autorités chinoises appliquent une politique totalitaire à l'égard des Ouïghours.

Le gouvernement considère les Ouïghours comme "indomptables" : ils résistent en effet à la domination chinoise depuis l’annexion de leur région, en 1884, mais là, on a passé un cap

 Simon Leplâtre

"L'escalade dans les brimades passe par un contrôle facial pour les habitants locaux, et par la présence de caméras partout, notamment à l'entrée des mosquées", ajoute Simon Leplâtre.

On estime à un million le nombre de Ouïghours, détenus dans des camps de rééducation politique, au  Xinjiang. La commission des droits de l’homme de l’ONU a mentionné la présence de ces camps, Pékin a fini par reconnaître l’existence de ces camps mais "ils sont destinés, explique le gouvernement chinois, à éduquer et transformer les individus influencés par une idéologie extrémiste".

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