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Planète Géo. Au royaume de Setomaa

Il était une fois, aux confins de l'Europe, entre l'Estonie et la Russie, un royaume créé de toutes pièces par ses habitants pour rester unis, en dépit des conflits successifs. 

Article rédigé par franceinfo, Sandrine Marcy
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
"Planète Géo" : une photo, un reportage, une carte ou un portrait issus du magazine "Géo". (ARTHUR DEBAT / GETTY IMAGES)

Une frontière toujours pas ratifiée

C’est l’histoire du royaume de Setomaa, coupé en deux depuis 1945 : à la fin de la seconde guerre mondiale, les Russes chassent les Nazis de l’Estonie, annexent le pays et redessinent la frontière, sans tenir compte du tracé historique. En 1991, au moment de la dissolution de l’URSS, l’Estonie recouvre son indépendance et réclame le rétablissement de sa frontière initiale. En vain.

Animistes et orthodoxes, ils croient toujours au pouvoir des arbres. (JEREMIE JUNG/ GEO)

Le royaume de Setomaa

Nous sommes aux confins de l’Europe, à 300 kilomètres de Tallinn, sur un territoire peuplé par les Setos dont les deux tiers sont en Russie et un tiers en Estonie, à cause de cette frontière artificielle. Pour affirmer leur identité et pour réunifier le territoire, les Setos ont créé ce royaume de Setomaa. 

 "Un terme inventé en 1994, tiré des légendes de ce peuple et notamment du roi Peko, ancienne divinité locale mi-chrétienne, mi-païenne, dont la dépouille reposerait dans le monastère orthodoxe de Petchory côté russe.(la divinité de la fertilité et des moissons)", explique Jérémie Yung dans le magazine Géo.

Les Setos, une ethnie finno-ougrienne

Les habitants sont animistes et orthodoxes : chrétiens orthodoxes depuis le XVe siècle, ils poursuivent, toutefois, des pratiques païennes. 

"Ils croient toujours au pouvoir des arbres...Ils continuent d’aller en famille pique-niquer sur les tombes de leurs ancêtres".

Longtemps méprsés, ces paysans font aujourd'hui la fierté de l'Estonie. (JEREMIE JUNG/ GEO)

La culture, aujourd’hui, est valorisée par l’Estonie alors que ces gens étaient considérés comme des rustres, encore au XXe siècle. Leurs costumes, leurs chants sont reconnus : le chant polyphonique seto a été inscrit sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Chaque été se tient un festival de musique traditionnelle.

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