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Planète Géo. Au Kenya, la guerre des pâturages

Dans ce pays de l'Afrique de l'Est, les réserves de faune sauvage finissent par poser problème aux éleveurs de bétail : certains pâturages leur sont interdits alors que leurs bêtes souffrent de la sécheresse.

Article rédigé par franceinfo, Sandrine Marcy
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
"Planète Géo" : une photo, un reportage, une carte ou un portrait issus du magazine "Géo". (ARTHUR DEBAT / GETTY IMAGES)

La conservancy de Namumyak

Située à 380 kilomètres au nord de Nairobi, cette zone de protection pour la faune sauvage a vu le jour en 1995 alors que la région était le paradis des braconniers.

Elle est aussi le pays des Samburus, un peuple d’éleveurs semi-nomades tout comme les Masaïs, installés depuis des millénaires sur ce territoire grand comme la Corse du sud. Aujourd'hui, ils sont 13 000 à côtoyer les animaux sauvages.

Les Samburus utilisent des puits pour faire boire leur bétail. (Géo Edouard Elias)

Gwenaelle Lenoir est allée à leur rencontre, elle raconte leur mode de vie, dans le magazine Geo.

Le sanctuaire de Sera

Au centre de la Conservancy de Namumyak : la réserve de rhinocéros noirs.
L’animal avait disparu il y a 25 ans, une dizaine de rhinocéros noirs ont été réintroduits. Ils attirent les touristes, les revenus tirés des lodges (100 dollars pour chaque nuitée) rapportent et ont permis aussi de créer de l’emploi : 57 rangers sont employés.

Une faune sauvage sanctuarisée. (Géo  Edouard Elias)

La guerre des pâturages

La  Conservancy de Namumyak a permis de préserver les espèces en danger, en particulier les éléphants qui étaient la proie des braconniers : aujourd’hui, on en dénombre environ 6 500.

Parallèlement, l'argent dédié à la réserve a permis d’améliorer le quotidien des populations, avec la construction d'écoles et d'hôpitaux.

Un ranger de la conservancy de Namumyak. (Geo  Edouard Elias)

Mais l'équilibre reste fragile entre la faune sauvage et le bétail : dans la réalité, la colère gronde car certains pâturages sont interdits aux éleveurs : une tension accentuée par une sécheresse considérable. Alors, les éleveurs vont voir là où l'herbe est plus haute. Dans certaines réserves, ils rentrent illégalement avec leurs troupeaux, transformant l'endroit en désert. Des milliers de Samburus ont envahi les grands ranches de la région.

Les cheptels sont parqués dans des enclos en branches d'acacias. (Géo  Edouard Elias)

"Les hommes sont maintenant démunis face aux éléphants : par exemple quand ils sentent l’eau que viennent puiser les pasteurs pour abreuver leurs troupeaux, les pachydermes viennent endommager les installations". 

Et puis il y a les prédateurs : léopards, hyènes, lions. Malgré les enclos fait de branchages d’acacias, leurs troupeaux sont attaqués…Les familles sont dédommagées par l’État.

Le Kenya compte 22 parcs nationaux entièrement consacrés à la vie sauvage, 28 réserves naturelles où "les activités comme le pâturage et le tourisme y sont encadrées et 140 conservancies créées sur les terres des populations locales, où la faune sauvage, le bétail et les homes cohabitent".

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