Paris, sourires et rires
Dans les années qui suivent beaucoup d'anonymes ont pris du plaisir à
utiliser les premiers appareils photo. Et voilà un monde que les moins de cent
ans ne peuvent pas connaître, comme ces plongeons dans la Seine à la veille de
la Première Guerre mondiale.
Tout commence en fait
à la veille du dernier siècle. 1899 : un jeune homme, dont on se dit qu'il est
étudiant mais également amateur de sensations fortes, grimpe presque en haut du
paratonnerre de l'école de droit, autrement dit la future fac. Au loin, le
Panthéon.
La capitale visiblement aime faire la fête. C'est vrai pour la course des
garçons de café , 1929. Les plus téméraires sont debout sur le toit des
voitures. Un autre cliché nous prouve que la campagne n'est pas loin. Quand
arrive l'an neuf, des vendeurs de gui cherchent des clients sur les
grands boulevards.
Pour attirer les amateurs de chaussures, un vendeur de la boutique le
chat botté a choisi sans surprise ce costume pour attirer
l'attention.
Place de la Concorde il y a tellement peu de voitures qu'on peut faire du
tennis, de jeunes mariés font du canoë dans la piscine Molitor et en bas
de la rue Soufflot on patine dans les fontaines.
On se dit en effet que les saisons ne sont pas encore bouleversées. Il neige
l'hiver et c'est la canicule l'été.
Ce livre, qui réunit 200 photos, se termine un peu avant l'an 2000. Entre
temps les Halles ont disparu, Mai 68 a vu beaucoup de policiers sur les
trottoirs. Cette année-là, Henri Cartier-Bresson a regardé pour nous un
bourgeois pas du tout bohème qui s'est posté devant un mur ou un contestataire
a écrit cette recommandation : "jouissez sans entraves ".
Paris qui rit , c'est beaucoup de bonheur. Une capitale en noir et
blanc, sans embouteillages, autrement dit un paradis pour les piétons qui
partout se sentent vraiment chez eux.
Il y a de l'insouciance car on nous épargne les deux guerres mondiales et ce
qui a donc, deux fois de suite, rendu la vie beaucoup difficile.
Cette balade est tout simplement charmante.
Paris qui rit chez l'éditeur Parigramme... les instantanés d'une
drôle de ville.
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