Cet article date de plus de douze ans.

Compagnons d'Allemagne

Tout l'été 2012, avec la complicité de la Revue 6 Mois, Pascal Delannoy vous fait voyager dans le monde entier. Direction l'Allemagne. Ils ne sont que 6 ou 700 chaque année sur les routes, autant dire que vous avez peu de chance de les croiser.
Article rédigé par Pascal Delannoy
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
  (©)

C'est tout
l'intérêt de ce reportage. La tradition est respectée. Elle est très belle. Ces
artisans vont de chantier en chantier, il s'agit de traverser le pays, de faire
des rencontres, de travailler, de donner un coup de main ici et là, souvent
dans le bâtiment mais pas seulement.

Une photo
très étonnante marque le départ du voyage. Au moment de quitter la maison, un
jeune charpentier décide d'abandonner son téléphone portable. Un coup de
marteau et voilà l'objet devenu inutile, cloué sur une poutre. On a compris
qu'il est, en fait, totalement hors d'usage et qu'il ne pourra sûrement pas
servir à son retour dans trois ans.

Autre
tradition, creuser un trou dans le sol à l'entrée du village. Il s'agit d'y laisser
deux bouteilles, l'une de Schnaps , l'autre remplie de lettres et de mots des
amis ou de la famille. Tout cela, le jeune garçon le retrouvera à son retour.

Ces frères
de la route ne sont pas des solitaires. Ils voyagent souvent à deux ou à trois
et on ne peut pas ne pas les reconnaître.

Chapeau
noir,  pantalon et veste de velours. Une
veste tout à fait symbolique avec six boutons qui représentent les six jours de
travail de la semaine. C'est le signe d'une revendication d'une autre époque.

Longtemps les compagnons devaient, en effet, travailler sept jours sur sept et les six
boutons avaient fini par symboliser leur demande d'un jour de repos.

Quelques
femmes participent à ces longues marches, mais elles sont assez rares. Cela
remonte à une trentaine d'années pas plus, alors que le voyage a commencé au
Moyen Age , avec les premières cathédrales.

Pour toutes
et tous, la règle est la même : ne jamais payer pour dormir ou voyager.
Autrement dit, à chaque instant, dialoguer pour se faire accepter. Mais il est
vrai que l'usage d'internet, dans les cybercafés est toléré, et cela permet de
s'échanger les bonnes adresses.

Il faut
dire que les compagnons, le premier jour, partent avec seulement cinq euros en
poche et que trois ans plus tard ils doivent avoir exactement la même
somme !

Les
frères de la route
 un reportage à retrouver ans le Numéro 3 de la Revue
6 Mois . La semaine prochaine direction le Sud de l'Inde où un système de santé
a révolutionné le quotidien des paysans.

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